Au Salon de l’auto de Delhi qui s’est ouvert aujourd'hui, tous les phares étaient tournés sur la nouvelle Nano à 100 000 roupies de Tata Motors… et sur l’homme qui l’a pensée. A 70 ans, Ratan Naval Tata peut se targuer de révolutionner le secteur de l’automobile et d’avoir inscrit l’Inde sur la mappemonde. L’homme, qui est admiré pour sa vision, son innovation et sa ténacité, est également loué pour son intégrité peu égalée dans le paysage industriel indien.
Tata Motors pursues both ends of the market. At the Auto Expo in New Delhi today, India's largest auto manufacturer has fulfilled a long-standing promise by unveiling its "People's Car," intended to sell for about $2,500. Earlier this month, Tata Motors also emerged as the leading bidder for Ford Motor's Jaguar and Land Rover lines, thus revealing its ambitions at both ends of the automotive market. In this interview from last year, managing director Ravi Kant tells how Tata Motors transformed itself from a maker of commercial vehicles into a rising global power in the automotive industry. Leading change: An interview with the managing director of Tata Motors Interview with Ratan Tata, the chairman of Tata Group, who discusses its global ambitions, strategies, and impact on India and beyond.What's next for Tata Group: An interview with its chairman
« Le succès de ses compagnies, les acquisitions qu’il opère, les normes de gouvernance corporative qu’il met en avant et les valeurs qu’il incarne font de lui un des leaders indiens les plus exemplaires », dit à son sujet Tarun Das, directeur de la Confederation of Indian Industries (CII).
En Inde, Ratan Tata est non seulement adulé par les industriels, il est idolâtré par les masses. En 2006, il était élu l’homme de l’année par une chaîne de télévision locale, devançant le meilleur joueur de cricket de la nation et Aishwarya Rai, Miss Monde 1994 devenue superstar bollywoodienne.
L’an dernier, lorsque Tata Steel s’est fait l’artisan de la plus importante acquisition étrangère jamais réalisée par une compagnie indienne, en rachetant l’anglo-hollandais Corus pour 13.7 milliards de dollars, son statut de héros national a été consacré. Grâce à cette audacieuse reprise qui a fait passer l’entreprise indienne de cinquante-sixième producteur d’acier mondial au cinquième rang, Ratan Tata a fait vibrer la fibre nationaliste des Indiens qui ont vu « la colonie racheter l’Empire ».
Pour plusieurs, la reprise éminente de Jaguar et de Land Rover ajoutera un laurier à sa couronne et permettra à Tata Motors de jouer dans la cour des grands. En achetant les deux compagnies de luxe, l’Indien fait un bond de géant et gagne des années de recherche en développements technologiques qui lui sont indispensables pour concurrencer les Occidentaux qui s’implantent en Inde.
Par ailleurs, les observateurs estiment que Tata profitera des investissements antérieurs de Ford, qui devraient porter leurs fruits d’ici quelques années.
En revanche, d’autres analystes considèrent la transaction opérée par un Ratan Tata sur le point de prendre sa retraite plus émotionnelle que rationnelle et craignent la chute des actions de Tata Motors après le rachat.
Quoi qu’il advienne, l’histoire nationale retiendra tout autant l’héritage de Ratan Tata que celui de son prédécesseur, son oncle, le légendaire Jehangir Tata, si ce n’est davantage…