Tandis que l'insécurité progresse depuis le début de l'année en Somalie, le nombre de personnes vulnérables oscille entre 1,8 et 2 millions, estime le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Un million d'entre elles sont des personnes déplacées.
« Il s'agit d'une augmentation de 27% par rapport au semestre précédent », indique un rapport d'OCHA publié aujourd'hui.
Le nombre de personnes fuyant la capitale Mogadiscio a plus que doublé, et nombre d'entre elles se sont réfugiées dans des zones très défavorisées, comme les Shabelle, Hiraan et les régions centrales.
La sécheresse liée aux faibles pluies et l'insécurité qui règne dans le pays ont favorisé ces déplacements et l'hyperinflation qui touche les produits de base exerce une pression insoutenable sur la population.
OCHA dénonce par ailleurs les restrictions imposées sur les travailleurs humanitaires, qui sont la cible du banditisme, des blocus des routes et des taxes de plus en plus élevées. L'action humanitaire se poursuit malgré tout.
Le nouveau Premier ministre Nur Addé Hassan Hussein a déclaré qu'une des priorités de son cabinet était de résoudre la crise humanitaire, a aussi indiqué l'agence.
Dans son rapport, OCHA informe par ailleurs qu'Eric Laroche, le Coordonnateur résident et humanitaire en Somalie, avait rejoint l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève le 31 janvier dernier et avait été remplacé pour les trois prochains mois par William Paton.
Ce dernier occupait auparavant le poste de Coordonnateur résident et humanitaire au Tadjikistan. « La Somalie est la seule crise humanitaire à laquelle le monde a tourné le dos pendant aussi longtemps », a regretté William Paton tout en s'engageant à poursuivre les efforts humanitaires.