Alors qu'un article paru dans "le Parisien" soulève à nouveau la question de l'effet éventuel des champs électromagnétiques sur la santé, RTE (Réseau de Transport d'Electricité) rappelle l'état des connaissances sur le sujet.
RTE, en tant qu’entreprise de service public, a comme devoir d’informer régulièrement et en toute transparence le public, les professions de santé et son personnel sur les effets des champs électromagnétiques de très basse fréquence sur la santé. En 2007, une rubrique dédiée a été mise en ligne en première page de son site Web (module « comprendre »).
1. La position des instances sanitaires internationales est clairement établie sur les CEM liés aux très basses fréquences.
Toutes les instances sanitaires internationales, en particulier l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), convergent sur la même position: en l'état des connaissances actuelles, les expositions environnementales courantes aux CEM de très basse fréquence ne présentent pas de risque pour la santé. En France, l’AFSSET (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail) et le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique confirment cette position.
Ceci est le résultat de près de 30 ans de recherches. Plusieurs centaines d'études épidémiologiques, de très nombreuses études expérimentales et plus de 80 expertises multidisciplinaires internationales ne montrent pas de lien de cause à effet entre l'exposition aux CEM de très basse fréquence et la santé, que ce soit lors d'une exposition à domicile ou au travail. Les données d’observation sont nombreuses et cumulées sur une longue période ; les scientifiques disposent donc du recul suffisant pour avancer des conclusions.
2. RTE adopte une approche de précaution responsable. Nous appliquons toutes les recommandations internationales (notamment celles de l’Union Européenne) qui fixent des valeurs limites pour les champs électromagnétiques garantissant un haut niveau de sécurité sanitaire. Il est de notre devoir d’assurer la sécurité sanitaire de tous. RTE respecte strictement la réglementation européenne et française, y compris pour les habitations surplombées par des lignes (en général, construites postérieurement à la réalisation de la ligne). Il faut rappeler que les valeurs maximales des champs magnétiques enregistrées sous une ligne à très haute tension sont en France, selon les types d’ouvrage, 5 à 10 fois inférieures au plafond d’exposition réglementaire. A 100 mètres d’une ligne à très haute tension, ces valeurs sont 200 à 1000 fois inférieures à ce plafond.
3. RTE, en toute transparence, soutient la recherche biomédicale dans le domaine des champs électromagnétiques à très basse fréquence, en coordination avec les organismes internationaux, en garantissant l'indépendance des chercheurs et en assurant la publication des résultats obtenus. RTE apporte son soutien à un programme de recherche épidémiologique engagé par l’INSERM en 2007 pour 3 ans et mené en toute indépendance.
4. Certaines études épidémiologiques suggèrent une association statistique entre la proximité des lignes et certains cas de leucémie infantile, mais leurs auteurs eux-mêmes sont très prudents, voire dubitatifs, quant à l’interprétation qu’il convient de faire de ces observations. Des biais statistiques peuvent en effet expliquer des corrélations. Aucune étude à ce jour n‘a permis d’identifier un mécanisme biologique liant ces cas de leucémie à l’exposition aux champs électromagnétiques, même un million de fois plus intenses que ceux émis par les lignes électriques.
5. Pour mémoire, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé, en 2001, différents produits en quatre catégories: 1ère catégorie, les cancérogènes démontrés, avec une centaine de substances dont l’amiante, le tabac ou l’arsenic ; en 2ème catégorie, 70 substances cancérogènes probables, dont les UV, les fumées d’échappements des moteurs diesels, … ; les CEM se répartissent entre la troisième catégorie (cancérigène possible), qui inclut 250 substances dont le café… et la quatrième (pas de données suffisantes pour conclure