Selon le Wall Street Journal, EDF et le groupe espagnol de BTP ACS seraient prêts à mettre sur la table près de 100 milliards de dollars soit plus de 60 milliards d'euros pour lancer une double offre. Faute d'avoir réussi son attaque frontale contre Iberdrola, EDF contourne sa cible en lançant une double OPA avec son partenaire espagnol ACS. Pour EDF, Iberdrola, leader dans les énergies renouvelables, lui permettrait à la fois de consolider ses positions européennes, mais aussi de renforcer son offre dans le secteur de ces énergies alternatives.
Ce pourrait être la bataille de ce printemps 2008. Selon le Wall Street Journal, EDF et le groupe espagnol de BTP ACS seraient prêts à mettre sur la table près de 100 milliards de dollars soit plus de 60 milliards d'euros pour lancer une double OPA, à la fois sur Iberdrola et sur Union Fenosa, deux grands acteurs du secteur de l'énergie hispanique. Le montant total de ces opération atteindrait même 134 milliards de dollars soit 86 milliards d'euros, dettes comprise et hors prime d'acquisition pourtant vraisemblable.
On sait déjà que EDF et ACS, première actionnaire d'Iberdrola (avec 7,7% du capital et des options sur 5,2% supplémentaires) lorgnent Iberdrola qui tente de mettre en place une stratégie de résistance.
La nouveauté, c'est que leurs appétits s'étendent au troisième électricien espagnol Union Fenosa dont ACS, décidément très puissant, possède plus de 45% du capital.
Selon le Wall Street Journal, le schéma de cette opération, encore très hypothétique serait le suivant : une OPA d'EDF sur sur Union Fenosa avec un rachat de la part d'ACS, une oPA lancée par ce dernier sur Iberdrola, ensuite démantelé avec une part des actifs recédés à EDF, notamment Scottish Power, acheté par Iberdrola en 2007.
Le journal américain des affaires avance un autre schéma qui inclurait le géant allemand de l'électricité E.ON. Ce dernier a déjà tenté une offensive en Espagne en voulant racheter Endesa qui n'y était pas hostile. Mais Madrid a tout fait pour faire capoter le dossier. Finalement, E.ON a du se contenter de certains actifs, Endesa étant repris par le groupe espagnol de BTP Acciona et par le groupe italien de l'énergie Enel.
De son côté, Iberdrola résiste de toutes ses forces à ces tentatives qui auraient à terme pour conséquence la disparition du numero 2 espagnol de l'énergie. Le vice-président de la société, Juan Luis Arregui, s'était dit prêt à se battre jusqu'à « son dernier souffle » pour éviter le démantèlement. Pour contrer la première tentative de prise de contrôle par le couple ACS/EDF, Iberdrola avait saisi la Commission Nationale de l'Energie (CNE) en lui demandant de bloquer l'offensive en limitant à 10% la participation d'ACS-EDF dans son capital. Le 18 mars dernier, le groupe a porté plainte devant la Commission européenne contre l'Etat français accusé d'avoir versé 5 milliards d'euros d'aides publiques indues à EDF.