Jean Jouzel, membre du Groupe international d'experts sur le climat (Giec), redoute la nomination au gouvernement de l'ancien ministre, qui nie le réchauffement de la planète.
"On ne peut pas avoir un ministre qui nie la réalité du changement climatique, qui nie les résultats de toute une communauté scientifique", a déclaré le climatologue français Jean Jouzel, membre du Groupe international d'experts sur le climat (Giec), à l'AFP.
Médaille d'or du CNRS, comme Claude Allègre, Jean Jouzel est membre du bureau (l'exécutif) du Giec, couronné par le prix Nobel de la paix 2007 avec l'ex-vice président américain Al Gore. Jean Jouzel a aussi été étroitement associé au Grenelle de l'environnement dont il co-présidait le groupe de travail sur la lutte contre le réchauffement de la planète.
Dans son volumineux rapport publié en 2007, le Giec a estimé qu'au rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre, la température moyenne du globe pourrait gagner 2 à 4°C d'ici 2100, provoquant une série de dérèglements aux conséquences désastreuses.
Lors de l'annonce du prix, Claude Allègre avait déclaré à l'AFP que "la climatologie n'existe pas" comme discipline scientifique, qu'"on ne peut pas prévoir" le réchauffement climatique et que le prix Nobel est "un truc politique (qui) ne veut rien dire".
Dimanche, le président Sarkozy a de nouveau mentionné le nom de Claude Allègre, ancien ministre socialiste, comme "un homme avec qui (il) aimerai(t) un jour travailler", "un grand scientifique" qui "veut changer les choses".