Les nombreux véhicules électriques présentés au salon automobile de Genève traduisent l'intérêt croissant des constructeurs pour cette solution à zéro émission de C02 qui devrait connaître un fort développement dès cette année. Le constructeur norvégien de voitures électriques Th!nk a ainsi présenté mercredi son premier modèle, "City", qui sera livré à partir d'avril.
La production en série de cette petite voiture urbaine de 3,12 mètres, conçue pour deux places, vient de débuter. Le PDG de Th!nk a salué "l'accueil très positif" en Norvège où 10.000 commandes ont été enregistrées, et où la liste d'attente a dû être clôturée. Le constructeur a présenté à Genève le prototype d'une seconde voiture électrique, qui serait cette fois une cinq places.
La réponse de la clientèle ne peut qu'encourager les grands groupes à accélérer leurs investissements dans le véhicule électrique, d'autant que les réglementations se durcissent régulièrement en matière d'émissions de CO2, considérées comme l'une des causes majeures de l'effet de serre.
"Il y a aujourd'hui une demande assez forte", mais "sans offre" sur le véhicule électrique, constate le PDG de Renault-Nissan Carlos Ghosn. Le groupe a choisi "l'orientation stratégique" de développer "une offre massive" de véhicules électriques sur le marché mondial en 2012.
Mais l'arrivée des premières voitures électriques du franco-japonais interviendra plus tôt, puisqu'une Nissan électrique sera lancée aux Etats-Unis dès 2010, nouvelle réglementation californienne oblige, a précisé M. Ghosn. Parallèlement, Renault a annoncé en janvier un projet de développement de voitures électriques en Israël en 2011.
Nissan présente à Genève son petit véhicule expérimental électrique Pivo2, dont les innovations comme les moteurs électriques dans les roues pourront être reprises ensuite dans les modèles courants, a assuré M. Ghosn.
Lawrence Burns, vice-président de General Motors pour la recherche et le développement, prévoit de son côté la diffusion de "milliers" de véhicules électriques en 2011-2012, qu'ils soient propulsés par des batteries ou des piles à combustible.
"Les deux technologies sont bonnes et elles doivent évoluer ensemble", explique-t-il. M. Burns souligne le faible coût de l'électricité dans certains pays, en prenant l'exemple de la France où elle est à 80% d'origine nucléaire.
Le responsable de GM estime qu'à terme "40% des miles parcourus aux Etats-Unis le seront par l'électricité".
Le groupe français Bolloré, qui expose à Genève son prototype Bluecar II, a conclu un partenariat avec l'italien Pininfarina pour produire des voitures électriques à quatre portes et quatre places.
"Notre feuille de route est suivie scrupuleusement", indique Cédric Bolloré, directeur des activités industrielles, qui prévoit que les premiers modèles seront "en vente fin 2009". L'objectif est ensuite de produire 15.000 voitures par an à partir de 2012-2013.
Le japonais Mitsubishi propose de son côté le prototype de sa mini-voiture électrique i-EV, fonctionnant avec une batterie lithium-ion et déjà en phase de tests au Japon. Mitsubishi prévoit de la commercialiser dès l'an prochain au Japon, puis en 2011 en Europe, selon un porte-parole.
Pour Carlos Ghosn, il faut "remettre en cause" l'image traditionnelle de la voiture s'arrêtant à la pompe à essence pour faire le plein. "L'avenir, c'est peut-être une voiture et des points de chargement d'électricité", prévoit-il.
Le 78ème salon de Genève ouvrira ses portes au grand public jeudi et jusqu'au 16 mars.