Avec l'hiver le plus sec depuis quatre ans, le ministère de l'Ecologie a appelé «à la vigilance» et mobilisé agriculteurs et préfets, en remarquant que les trois prochains mois seront déterminants. «Les critères sont plutôt mauvais et la situation mérite de lancer une vraie alerte», a affirmé le ministre, Jean-Louis Borloo, à l'issue du premier comité sécheresse de l'année qui réunit les associations écologistes, les agriculteurs, les pêcheurs et les administrations. Plus d'informations :
http://www.developpement-durable.gouv.fr/article.php3?id_article=2890
Selon le ministère, la pluviométrie efficace, celle après évaporation, est inférieure de 25% à la normale et le déficit atteint près de 50% dans le sud du bassin parisien, la vallée de la Garonne, les Pyrénées orientales et la Provence.
«Et Météo France prévoit que les trois mois à venir seront sans doute légèrement plus chauds que la normale, même si on ne peut rien dire de la pluviométrie, prévisible à huit jours au plus», a insisté M. Borloo. Globalement, a encore déploré le ministère, la situation des nappes phréatiques se dégrade alors que l'automne leur permet habituellement de se recharger. «Celle de Beauce baisse depuis 2002, alors qu'elle a progressé régulièrement de 1995 à 2002», a souligné M. Borloo.
Seules les nappes des régions Nord et Est, qui ont bénéficié d'un été exceptionnellement humide, affichent un état de remplissage satisfaisant.
Déjà, et sans préjuger des précipitations printanière, Pascal Berteaux, le directeur «Eau» du ministère, admet que les départements de «l'arc méditerranéen, en particulier du Languedoc Roussillon», ne devraient pas échapper aux désormais traditionnels arrêtés préfectoraux restreignant l'usage de l'eau. Pour la région Provence-Alpes Côte d'Azur, relève-t-il «on a l'eau des Alpes» qui pourrait sauver la mise. Mais l'arrêté en vigueur dans le Var depuis l'été dernier n'a toujours pas été levé à ce jour, de même qu'en Seine-et-Marne.
Par conséquent, le ministre a demandé aux agriculteurs de «se montrer précautionneux, de faire attention au maïs et plutôt de le réduire» et aux préfets des régions PACA, Pyrénées-Orientales, du sud de la France, de Lorraine et de Poitou-Charente-Vendée de «réunir tout de suite» les comités sécheresse locaux.
Il a aussi appelé les collectivités locales à mettre en place des mesures d’économie d’eau lorsqu’elles le pourront – arrosages d’espaces verts, golfs, etc.-
Le ministre a souhaité aussi «tout de suite» la mise en place de capteurs acoustiques, comme le Grenelle de l'environnement va l'exiger, qui permettent de détecter les fuites des réseaux d'adduction actuellement présentes sur 25% de la tuyauterie en France.
La situation est «grave mais pas catastrophique», a jugé le ministre. Mais tout peut s'inverser: il y a deux ans, 75 départements avaient été frappés par un arrêté sécheresse et déjà, le premier comité sécheresse de l'année avait été convoqué un 12 février.
Pourtant, les agriculteurs l'assurent, ils tiennent compte de cette situation: «Les assolements en maïs baissent déjà de 5 à 10% par an dans la région Centre: on compense en semant davantage de cultures d'hiver qui n'ont pas besoin d'irrigation ou de tournesol, moins gourmands en eau», a expliqué Michel Masson, vice-président du principal syndicat agricole, la FNSEA et membre du Comité sécheresse. «Les agriculteurs anticipent, parce qu'un arrêté sécheresse en plein été, qui interdit d'irriguer, c'est la catastrophe», a-t-il souligné.
Pour lire l'information sur le site du ministère de l'Ecologie et accéder au communiqué de presse et au site eaufrance, voir lien ci-dessous.
Liens complémentaires :
http://www.developpement-durable.gouv.fr/article.php3?id_article=2890