Par Christophe Blanchard-Dignac, PDG de La Française des Jeux.
Le développement durable est la règle qui exprime le mieux la dimension plurielle du jeu, conjuguée à la recherche de sens collectif. Inscrit dans la nature humaine, reflet de la société, le jeu d'argent est une activité sensible, qui suppose d'être encadrée; cet encadrement est aussi source de redistribution. Acteur engagé des mutations de la société, La Française des Jeux a résolu de placer le jeu responsable au coeur de ses ambitions.
En 2006, les pouvoirs publics lui ont apporté leur entier soutien en inscrivant cette exigence dans notre mission. Le jeu doit rester récréatif. C'est le cas pour une très large majorité de nos joueurs. Il nous appartient de comprendre pourquoi tel jeu est pratiqué de manière récréative par les uns et excessive par d'autres.
Il nous incombe aussi d'agir pour contribuer à résoudre les problématiques d'addiction. Nous le faisons en soumettant notre offre à vérification par des experts indépendants et en aidant les joueurs à maîtriser leurs pratiques. Nous avons, enfin, permis la création d'un centre de recherche sur l'addiction, à Nantes.
Cet engagement responsable se prolonge avec de nouvelles mesures, de court et moyen termes, incluant une méthodologie innovante d'études d'impact de nos jeux. Le jeu doit être socialement responsable. Le pari en ligne est une réalité qui, quelle que soit la nature de son encadrement, appelle une nouvelle régulation.
Avec Risto Nieminen, mon homologue finlandais, je suis à l'origine d'un Code européen de conduite sur les paris sportifs. Ce code met l'accent sur l'intégrité et le respect du sport. Signé par 43 loteries, représentant 25 pays, c'est une contribution forte à l'exigence de régulation. Et la preuve de notre engagement au service d'une certaine idée du sport.
L'exigence de responsabilité s'exprime, encore, dans la solidarité avec nos 40.000 détaillants. Par ce maillage exceptionnel, La Française des Jeux offre un levier économique inégalé. Elle soutient les buralistes et les diffuseurs de presse dans leur indispensable mission de proximité.
A l'heure de la concurrence et des schémas convenus en matière de rationalisation, nous avons foi dans un réseau de distribution, le nôtre, qui rend un service irremplaçable à la population et aux joueurs. A travers lui, nous continuerons d'investir en formation, technologie et services. Le jeu doit être utile à la société.
Depuis trente ans, La Française des Jeux soutient le sport pour tous. Que ce soit à travers le financement du Centre national pour le développement du sport (226 millions d'euros en 2008), notre fondation d'entreprise, ou le sponsoring cycliste, ce sont nos valeurs que nous engageons. Résolument engagés au service d'un cyclisme sans complaisance, nos coureurs ont renoncé à la facilité et aux palmarès frelatés.
L'avenir du cyclisme sera éthique ou ne sera pas! Au-delà des querelles du moment, cette conviction est largement partagée. Le sens de notre action ne laisse pas de place au doute, et c'est pourquoi nous avons pris l'initiative d'un Forum international qui, les 16 et 17 avril prochains à Paris, réunira les partisans d'un "cyclisme durable". Une étape que nous voulons gagner!
La planète est notre bien le plus précieux, chacun s'en convainc. Notre devoir est de la respecter dans le cadre de nos propres activités. Nous avons donc souhaité que nos quelque 2 milliards de tickets à gratter, produits chaque année, soient fabriqués par des imprimeries porteuses du label "Forêts gérées durablement".
Nous voulons faire plus. Faire en sorte que notre activité procure un bénéfice à la communauté internationale. Voilà pourquoi, dans le droit fil du succès européen d'Euro Millions, la communauté des loteries réfléchit, à notre initiative et à celle de la Loterie britannique, à un jeu mondial dont une partie des mises servirait le développement durable.
Le développement durable est gage d'avenir. Quelles que soient les évolutions, techniques ou réglementaires de l'industrie du jeu, j'ai la certitude que notre engagement et cette posture feront la différence, invitant par là à la préférence. En d'autres termes, le développement durable, pour le jeu aussi, est un pari gagnant.
Christophe Blanchard-Dignac, PDG de La Française des Jeux