Les deux principaux producteurs d'électricité sur le marché belge, Electrabel et SPE, ont facturé plus d'un milliard d'euros de trop à leurs clients professionnels entre 2005 et 2007, a dénoncé la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG). Ce trop perçu, d'un montant de 1,217 milliard d'euros, aurait été facturé pour des quotas CO2 pourtant attribués gratuitement aux producteurs d'énergie, selon le régulateur belge de l'énergie.
Le ministre belge du Climat et de l'Energie, Paul Magnette, a jugé samedi que "facturer aux entreprises des quotas C02 alloués gratuitement par le gouvernement est inacceptable".
Il a invité les producteurs d'électricité et les entreprises au dialogue pour trouver une solution, faute de quoi "des mesures contraignantes" seraient prises par le gouvernement.
Le ministre avait demandé en janvier dernier une étude au CREG pour déterminer si les fortes hausses de prix annoncées pour l'année 2008 se justifiaient.
"Il est plus que temps de faire de la place pour de nouveaux opérateurs" en Belgique, a conclu le ministre samedi.
"Nous sommes dans un marché concurrentiel. Il y a plusieurs fournisseurs, nos prix sont vraisemblablement encore et toujours concurrentiels", a déclaré pour sa part un porte-parole d'Electrabel.
Electrabel, groupe Suez, accusé de surfacturations
Le groupe belge d'électricité Electrabel, contrôlé par le français, Suez a fait l'objet de critiques de gouvernement belge après qu'une étude a conclu que la société avait surfacturé ses clients industriels de plus d'un milliard d'euros entre 2005 et 2007.
Un rapport publié par le régulateur belge de l'énergie, le CREG, estime qu'Electrabel a fait payer à ses clients industriels des droits d'émission de CO2 qu'il avait reçu gratuitement en vertu de règles européennes.
"Facturer à des entreprises des quotas de C02 qui ont été attribués gratuitement, cela n'est pas acceptable", a déclaré Paul Magnette, ministre de l'énergie, cité dans un communiqué publié samedi soir.
Il a ajouté que le gouvernement songeait à affiner la loi énergétique du pays pour éviter que de pareils cas de figure se reproduisent à l'avenir et à prendre des mesures pour favoriser la concurrence sur le marché de l'énergie belge.
Une porte-parole d'Electrabel a dit que les clients avaient la possibilité de se fournir en électricité auprès d'autres entreprises, la Belgique étant un marché ouvert, a rapporté l'agence de presse belge Belga.