« La coordination est plus lente qu'elle ne l'aurait été 'dans l'idéal » mais nous faisons des progrès 'dans la bonne direction' dans nos négociations avec le gouvernement pour obtenir des visas pour les travailleurs humanitaires, a déclaré aujourd'hui John Holmes, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU.
« Pour l'instant, l'ONU n'est pas en mesure d'évaluer indépendamment le nombre de victimes. Les chiffres du gouvernement sont passés de 350 au tout début à 22.500 aujourd'hui », a rapport le Secrétaire général adjoint lors d'une conférence de presse à New York.
John Holmes a expliqué que l'équipe d'évaluation des Nations Unies avait pu entrer dans le pays, non pas avec un visa mais avec une autorisation spéciale. D'autres ont pu entrer parce qu'ils étaient des nationaux du Myanmar, et il y a déjà du personnel de l'ONU sur place.
« Nous travaillons avec le gouvernement, comme c'est le cas pour toutes les situations », a dit John Holmes, qui a précisé que les négociations étaient menées au niveau ministériel.
Nous discutons aussi de la coordination : « où seront entreposés les secours, qui les distribuera ?, comment ? ». Nous voulons éviter les doublons et l'absence d'assistance. John Holmes a dit qu'il se rendrait lui-même au Myanmar vendredi.
En réponse à une remarque d'un journaliste sur « le dommage causé à l'image de l'ONU » du fait de ces retards, et sur la possibilité d'entrer dans le pays sans autorisation, John Holmes a répondu qu'il ne pensait pas « qu'il serait utile, pour la population, d'envahir le Myanmar à ce stade ».
« Si le pays avait refusé totalement l'assistance, cela aurait une autre question », a-t-il dit, « mais il n'est pas utile d'entrer un mode de confrontation ».
Le Secrétaire général adjoint a aussi estimé, en réponse à une question, qu'il « ne serait pas utile à ce stade que le Conseil de sécurité adopte une résolution invoquant la responsabilité de protéger exigeant du Myanmar qu'il laisse entrer l'assistance », comme l'a proposé le ministre des Affaires étrangères de la France, Bernard Kouchner.
John Holmes a souligné que le pays avait accepté l'aide internationale, l'entrée des biens humanitaires, et maintenant du personnel humanitaire.
Il a aussi précisé que l'ONU n'accepterait pas une situation dans laquelle les distributions alimentaires seraient faites uniquement pas le gouvernement. « Nous sommes là pour aider les efforts du gouvernement, mais nous aurons notre personnel sur le terrain », a-t-il dit.
Un appel à contribution d'urgence sera lancé vendredi, « ce qui est très rapide », a-t-il affirmé, en comparaison d'autres crises. John Holmes a expliqué, comme le directeur d'OCHA à New York hier, Rashid Khalikov, qu'une évaluation concrète était indispensable pour rendre l'appel « crédible ».
Déjà, a dit le Coordonnateur humanitaire, le Fonds central d'intervention d'urgence (CERF) débloquera 10 millions de dollars pour l'assistance d'urgence, chiffre qui est appelé à s'accroître.
Myanmar : la Coordination humanitaire mobilisée pour une assistance d'urgence