Les abeilles ont pris possession du château de Versailles, de l'Opéra de Lille et d'encore bien d'autres édifices en France . "Elles trouvent en ville tout ce qu'il faut pour se nourrir, explique Nicolas Géant, apiculteur en charge des ruches installées sur le toit du Grand Palais, à Paris. Une myriade de fleurs et d'arbres s'offre à elles. Au contraire de la campagne, où le paysage n'est fait que de champs qui se succèdent les uns aux autres."
Les abeilles de Nicolas Géant ont trouvé au Grand Palais un emplacement de rêve, disposant notamment du parc de l'Elysée et du jardin des Tuileries. La pollution des villes n'est certes pas idéale, mais, comme l'explique l'apiculteur, "il y en a une autre, bien plus grave, celle due aux insecticides, engrais et fongicides en tout genre. Dans les campagnes, le taux de mortalité est de 30 % à 50%, alors qu'il est bien moindre en ville." C'est au lycée que, il y a vingt-cinq ans, Nicolas Géant s'est découvert une passion pour ces insectes en participant au "club abeille" de son école pour occuper ses mercredis après-midi. Aujourd'hui c'est le Grand Palais qu'il a choisi pour installer ses ruches. "Un lieu mythique en plein coeur de Paris", voilà ce qu'il désirait pour ses protégées. Deux ruches y ont trouvé leur place, contenant chacune 80 000 à 90 000 abeilles en été, mais Nicolas Géant ne va pas s'arrêter là : il compte installer trois nouvelles ruches, "l'objectif étant de produire une tonne et demie de miel".