Les secrétaires d’Etat à l'Ecologie et aux Transports ont annoncé le lancement d’un plan expérimental de protection des abeilles par l’ensemencement de plantes mellifères le long des routes. Agir pour l’environnement souhaite réagir sur ce qui apparaît comme une politique du management voire du blanchiment davantage qu’une politique ambitieuse de protection de la biodiversité.
Le plan annoncé par les secrétaires d’Etat à l’écologie et aux transports a pour objectif affiché de lutter contre la régression des pollinisateurs, de « réduire les impacts environnementaux des infrastructures routières et de leur faire jouer un rôle positif en matière de biodiversité ». Agir pour l'Environnement s'interroge sur le sens à donner à cette opération de communication à l'heure où l'Etat français vient d'homologuer pour un an le Cruiser, insecticide hautement toxique considéré comme l'une des causes de la surmortalité des abeilles en France.
L'association regrette que l'Etat français opte pour une écologie cosmétique qui passe par des meurettes insipides et inefficaces. Pire, au lieu d'agir sur les causes réelles de la surmortalité des abeilles, notamment en limitant l'artificialisation des milieux issus de la construction de nouvelles infrastructures routières et autoroutières, les secrétaires d'Etat à l’Ecologie et aux Transports préfèrent peindre en vert très pale les abords de quelques kilomètres de routes.
Agir pour l'Environnement note par ailleurs que cette opération ne présuppose absolument pas que la direction des routes cesse l'épandage massif de pesticides le long route. Et pour cause : l'Etat a choisi, pour mener à bien ce plan d'expérimentation, le « réseau biodiversité pour les abeilles » représentant les intérêts des firmes phytosanitaires et semencières ! C'est donc à une double opération de blanchiment écologique à laquelle nous assistons.
Alors que l’année mondiale de la biodiversité commence, les pouvoirs publics font habilement d’une pierre deux coups en verdissant artificiellement le réseau routier et en donnant l’illusion d’un plan de sauvetage des abeilles.
Bonne année, la biodiversité !
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