A 95 %, les Français se disent conscients des menaces qui pèsent sur la biodiversité et à 59 % ils jugent que le combat pour les juguler est très important : voici l’un des principaux résultats de l’enquête intitulée
“Les Français et la biodiversité” réalisée auprès de 4371 personnes, que l’institut TNS-Sofres a publiée le 22 mai 2010. Il éclairera sans doute les organisateurs du Grenelle de l’Environnement, qui sont devenus ensuite ses principaux fossoyeurs, sur le bon sens du peuple. L’intérêt de cette enquête réside aussi dans sa lecture des disparités régionales (graphique en bas de cette dépêche) : elle montre que les Alsaciens sont, avec les Bretons et les Provençaux et les Corses, ceux qui sont les plus inquiets pour la biodiversité dans leur région (respectivement 60 %, 57 % et 54 %).
L’enquête TNS-Sofres est parue au moment de la Journée mondiale de la biodiversité. Tous les spécialistes qui se sont exprimés à cette occasion s’accordent sur la gravité de la situation. Parmi d’autres, Gilles Boeuf, président du Museum d’histoire naturelle de Paris, a exposé la thèse désormais partagée par plusieurs scientifiques (La Voix du Nord, 22 mai 2010). Nous assistons à la “sixième extinction des espèces” : les traces des cinq premières se lisent dans la géologie, la cinquième ayant conduit à la disparition des dinosaures. La sixième est uniquement due à l’homme : “Avant l’arrivée de l’homme, a souligné Gilles Boeuf, une espèce sur mille disparaissait tous les mille ans, aujourd’hui c’est une sur mille qui disparaît chaque année.” L’un des représentants de la Convention Biodiversité des Nations unies n’a pas manqué le même jour de relever les promesses non tenues des sommets internationaux successifs sur ces sujets : “Il est temps que chacun change d’attitude, a-t-il assené, le scénario “business comme d’habitude” n’est plus acceptable.”
Dernier enseignement de l’enquête TNS-Sofres et non des moindres : à qui les Français donnent-ils leur confiance pour préserver la biodiversité ? Prioritairement aux associations (83 %), ensuite seulement, à 69 %, aux collectivités locales (les Alsaciens et les Francs-Comtois étant, avec 74 %, ceux qui ont le plus confiance en leur région). Cela devrait interpeler nos politiques. Une enquête du CSA, parue en octobre 2009 sur “Les Français, les associations et la crise”, relevait déjà la même tendance : elle montrait que nous donnons notre confiance pour lutter contre la crise à 63 % aux collectivités locales et, tout juste derrière avec 60 %, aux associations ; ensuite à 49 % à nous-mêmes, citoyens, à 47 % aux entreprises et à 35 % seulement à l’Etat. Ceci pour témoigner, une nouvelle fois si c’était nécessaire, du lien perdu avec le pays réel. http://www.tns-sofres.com/_assets/files/2010.05.22-biodiversite.pdf
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