Le DD au cœur de l'analyse du risque fournisseur
Si le risque financier est le premier facteur étudié par les entreprises dans l'analyse du risque fournisseur (cité par 82% des personnes interrogées), les critères sociaux (65%) et environnementaux (54%) ne sont pas en reste. L'étude montre d'ailleurs que la majorité des acheteurs interrogés (83%) ont déjà été amenés à demander à leurs fournisseurs des données environnementales sur leurs produits.
Résultat intéressant: seulement 1/4 des entreprises déclarent ne rencontrer aucune difficulté pour obtenir ces informations. Les 3/4 restants se heurtent à la complexité de la démarche, à la difficulté de s'entendre sur un référentiel clair, voire à l'incompréhension des fournisseurs, pas toujours formés sur ces aspects selon Ernst & Young.
Raisonner en coût complet
Toutefois, l'intégration du développement durable dans les stratégies achats des grandes entreprises ne se fait pas sans mal. Selon Ernst & Young, les politiques de réduction des coûts entrent en concurrence frontale avec les notions de coûts complets sur lesquelles sont basées les politiques d'achats responsables. Ainsi, 56% des personnes interrogées estiment que le coût de la démarche en matière de développement durable est un handicap majeur, en particulier dans un contexte de fortes restrictions budgétaires et d'optimisation des dépenses. «Une solution aux réticences d'ordre budgétaire est de réfléchir systématiquement en coût complet, explique Éric Salviac. Cela revient à prendre en compte la somme des coûts directement liés à un bien ou à un service sur l'ensemble de son cycle de vie et pas seulement sur son coût d'acquisition. Ainsi, la stratégie d'achats durables devient compatible avec une politique d'optimisation des coûts.» Par ailleurs, 42% des entreprises interrogées soulignent la difficulté de mesurer les résultats concrets d'une politique d'achats durables et fustigent notamment le manque d'indicateurs de mesure en la matière.