Electricité : consommer moins, pour payer moins !
La « production d'effacement diffus » évite des productions polluantes et réduit les consommations, donc les factures. Elle consiste à optimiser en temps réel la consommation d'un grand nombre de sites pour mieux la réduire, en tenant compte des besoins d'ensemble du pays. Quand chacun efface ainsi 3 kW, 200.000 sites produisent un effacement de 600 MW - la puissance d'une centrale à fioul comme celle de Porcheville -et un demi-million de sites offrent ensemble la puissance d'une tranche nucléaire - un EPR vert et social !
Cette « production nouvelle » est la moins chère et la plus propre, puisque constituée de baisses de consommation. De plus, au lieu d'exiger des travaux sur les réseaux, elle contribue à leur sécurité en temps réel, en optimisant les flux en fonction des besoins. Voltalis, seul acteur d'ajustement diffus qualifié par le gestionnaire du réseau de transport électrique français, RTE, peut ainsi équiper gratuitement de son boîtier les locaux chauffés à l'électricité, foyers et entreprises. Chacun, en participant à cette production sociale, économique et écologique, allégerait ainsi sa consommation et sa facture - et le pays tout entier réduirait sa dépense d'électricité.
Les producteurs et fournisseurs y sont naturellement opposés. Ils ont même demandé au régulateur une rémunération (sic) pour l'énergie effacée - c'est-à-dire ni consommée ni produite : une sorte de taxe sur l'économie d'énergie ! Au fond, ce service rendu au consommateur et au pays fait ressortir par contraste l'ineptie des nouveaux fournisseurs, comme l'inertie de l'opérateur historique. Certains semblent rêver de capter ce service pour l'offrir au mépris des règles commerciales et de concurrence les plus élémentaires. Et avant de maîtriser cette nouvelle technologie, tous s'entendent pour la freiner.
Pourtant, réduire la consommation serait une bonne chose pour les foyers français, comme pour nos producteurs. Ces derniers pourraient exporter plus et alléger leurs coûts, puisque le besoin en nouvelles capacités serait moins important. La loi actuellement examinée au Parlement le reconnaît implicitement, en consacrant l'effacement comme moyen de passer la pointe de consommation hivernale. A partir de ce métier nouveau, issu d'une de ses PME, en avance sur toute l'Europe, la France reprend la tête de l'innovation dans l'intérêt général, pour une électricité plus propre et moins chère pour tous.