2010-09-06 'Energie 2007' |
Dans un communiqué, l'UFC Que choisir dénonce le "passage en force du gouvernement" que constitue la publication du décret du 31 août 2010 relatif au remplacement des compteurs électriques. L'association de consommateurs déplore qu'à "l’heure où l’expérimentation des nouveaux compteurs Linky rencontre de nombreux retards et difficultés techniques, l’Etat passe par-dessus les critiques avec un rouleau compresseur et publie en catimini un décret pour raccourcir l’expérimentation et pour généraliser ces compteurs communicants". L'UFC observe que les objectifs "sont loin d’être atteints", qu'il s'agisse du processus de déploiement, du dresser un bilan technique ou de "l’impact éventuel de Linky sur la maîtrise de la consommation d’électricité au 31 mars 2011". Avant de détailler les dysfonctionnements aujourd'hui constatés: "le planning de pose dérape, les compteurs disjonctent un peu trop facilement et la transmission des données ne se fait pas". En outre, l'association estime qu'il sera difficile de "réaliser un bilan complet au 31 décembre 2010, c'est-à-dire trois mois plus tôt que prévu, avant la pose de l’ensemble des compteurs expérimentaux et sans même les tester pendant la période hivernale?" Qualifiant la publication du décret de "fuite en avant", l'UFC dénonce le "simulacre" que sont "l’expérimentation et la concertation organisées au sein de la Commission de régulation de l’énergie". L'association estime que les fonctionnalités du compteur Linky sont destinées au "distributeur ERDF et pas du tout au bénéfice du consommateur. Certes, il évite les surestimations de facture mais il ne présente pas d’avantages décisifs pour les consommateurs. Contrairement à l’engagement pris dans la loi Grenelle 1, il ne leur permet pas de « mieux connaître leur consommation d’énergie en temps réel et ainsi de la maîtriser ». Et surtout, son coût élevé (entre 120 € et 240 € par compteur, vs 80 € en Italie, financé par le fournisseur Enel) est laissé à la seule charge du consommateur". L'association craint également que le compteur ne permette aux fournisseurs de "proposer des services payants au consommateur pour suivre sa consommation électrique et de nouvelles offres tarifaires". Dans son communiqué, l’UFC-Que choisir précise avoir adressé une lettre au ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer "pour lui demander un décret modificatif prévoyant : · Un prolongement de l’expérimentation des compteurs Linky jusqu’au 30 juin 2011. · Un bilan économique et technique complet et transparent avant une éventuelle décision de généralisation. · Un financement partagé entre ERDF, les fournisseurs et le consommateur". En savoir plus : consulter le décret du 31 août 2010 relatif aux dispositifs de comptage sur les réseaux publics d’électricité en application du IV de l’article 4 de la loi no 2000-108 du 10 février 2000 relative à la modernisation et au développement du service public de l’électricité, - lire le point de vue de la FNCCR (les collectivités concédantes déplorent la fin prématurée de l'expérimentation et rappellent que nombre de questions restent à ce jour sans réponses). |