Pour l'association de consommateurs, "la publication du décret du 2 septembre est une fuite en avant qui montre que l'expérimentation et la concertation organisées au sein de la Commission de Régulation de l'Energie n'étaient que simulacre.
La polémique est en train de monter sur le coût pour les Français d'installation de nouveaux compteurs électriques dits "intelligents". Ce lundi, dans un communiqué, l'association de consommateurs UFC Que Choisir pousse un coup de gueule.
Elle souligne que "à l'heure où l'expérimentation des nouveaux compteurs Linky rencontre de nombreux retards et difficultés techniques, l'Etat passe par-dessus les critiques avec un rouleau compresseur et publie en catimini un décret pour raccourcir l'expérimentation et pour généraliser ces compteurs communicants. Pourtant, les objectifs assignés à l'expérimentation en cours sont loin d'être atteints : il s'agissait de tester le processus de déploiement, de dresser un bilan technique et de vérifier l'impact éventuel de Linky sur la maîtrise de la consommation d'électricité au 31 mars 20111. Or, le planning de pose dérape, les compteurs disjonctent un peu trop facilement et la transmission des données ne se fait pas. Comment réaliser un bilan complet au 31 décembre 2010, c'est-à-dire trois mois plus tôt que prévu, avant la pose de l'ensemble des compteurs expérimentaux et sans même les tester pendant la période hivernale ?"
Pour l'UFC Que Choisir, "la publication du décret du 2 septembre est une fuite en avant qui montre que l'expérimentation et la concertation organisées au sein de la Commission de Régulation de l'Energie n'étaient que simulacre. D'autre part, sans revenir sur les réserves de la CNIL sur le traçage des usagers, l'UFC-Que Choisir, dès le départ, a critiqué les fonctionnalités du compteur Linky, pensé par et pour le distributeur ERDF et pas du tout au bénéfice du consommateur. Certes, il évite les surestimations de facture mais il ne présente pas d'avantages décisifs pour les consommateurs.
Contrairement à l'engagement pris dans la loi Grenelle 1, il ne leur permet pas de « mieux connaître leur consommation d'énergie en temps réel et ainsi de la maîtriser ». Et surtout, son coût élevé (entre 120 euros et 240 euros par compteur contre 80 euros en Italie, financé par le fournisseur Enel) est laissé à la seule charge du consommateur."
L'UFC-Que choisir estime que la pose des compteurs a pris du retard et qu'un certain nombre de dysfonctionnements techniques a été constaté."Comment réaliser un bilan complet au 31 décembre 2010, c'est à dire trois mois plus tôt que prévu, avant la pose des compteurs expérimentaux et sans même les tester pendant la période hivernale", s'interroge l'UFC-Que choisir dans un communiqué. Suivant ce décret, les fonctionnalités et les spécifications du compteur intelligent seront détaillées dans un arrêté à venir du ministre de l'Energie sur proposition de la CRE.
Selon l'association de consommateurs, "au final, les avantages du compteur sont avant tout pour le distributeur ERDF et pour les fournisseurs, qui vont ainsi pouvoir proposer des services payants au consommateur pour suivre sa consommation électrique et de nouvelles offres tarifaires." L'UFC-Que Choisir annonce avoir écrit à Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer pour lui demander un décret modificatif prévoyant "un prolongement de l'expérimentation des compteurs Linky jusqu'au 30 juin 2011, un bilan économique et technique complet et transparent avant une éventuelle décision de généralisation et un financement partagé entre ERDF, les fournisseurs et le consommateur".