Ou bien est-ce l’inverse qui va se produire…? Il se pourrait bien que ce scénario ressemble à celui de la poule et de l’œuf. L’une des raisons, parmi tant d’autres, pour lesquelles la voiture électrique a du mal à voir le jour est le besoin de réseaux et d’infrastructures adaptés.
Le but des « smart grids » est justement de créer un réseau qui relie l’offre et la demande. Les « smart grids » seront donc nécessaires à l’intégration des voitures électriques sur le réseau. La technologie des « smart grids » apporte aussi des solutions qui permettent de réguler les consommations électriques et ainsi, une gestion optimale des ressources énergétiques. Ses atouts sont donc aussi bien économiques qu’écologiques. Est-ce que ce sera aussi un jour le cas pour la voiture électrique ? On a hâte d’y être !
Autonomie et recharge des batteries: la question des infrastructures nécessaires
Le principal enjeu du passage à une voiture entièrement électrique est bien sur l’autonomie du véhicule et la possibilité de recharger les batteries. On ne peut pas imaginer l’émergence d’un nouveau marché de l’automobile électrique sans l’arrivée et l’intégration de bornes de recharge au paysage urbain de demain.
Où seront situées ces bornes électriques? On peut imaginer un large réseau permettant une recharge en cours de trajet, en ville comme à domicile. Pour les arrêts de longue durée, une charge à domicile semble la solution la plus logique. C’est d’ailleurs celle qui semble être préconisée par les constructeurs, car avec une borne dédiée, elle prolongerait la durée de vie des batteries. Pour des arrêts plus courts sur les parkings ou les centres commerciaux, un câble que vous garderez toujours dans votre coffre, vous permettra de recharger en 5 minutes de quoi faire 25 kilomètres pour rentrer chez vous.
Pour l’instant, le dessin précis d’un futur réseau de bornes de recharge semble encore être au stade de la discussion entre constructeurs, fournisseurs d’électricité et gestionnaires de l’énergie. Cependant, certaines entreprises, au premier rang desquelles les géants Google et Microsoft, montrent leurs volontés d’investir durablement dans les « smart grids », tout comme dans la mobilité durable. “On peut se demander si les constructeurs ne deviendront pas les équipementiers de la mobilité, à l’instar des fabricants de téléphones portables (…) Cela intéresse des entreprises comme Google et Microsoft”, déclarait Patrick Coroller de l’Ademe, dans le magazine Terra Eco d’Octobre 2010 (“La voiture électrique est-elle faite pour vous?”).
Efficacité énergétique et énergies renouvelables
L’objectif est d’apporter avec la voiture électrique une solution plus durable, face à la disparition des énergies fossiles. On espère donc qu’au lieu de remettre en route des centrales à charbon pour répondre à la demande, les fournisseurs d’énergie privilégieront des solutions d’efficacité énergétique et intégreront le développement des énergies renouvelables. C’est aussi le but des « smart grids », et il suffit d’attendre encore un peu pour voir quelle tendance se profilera, avec le lancement attendu en 2011 des bornes de recharge de Schneider Electric.
L’exemple de Nissan
On ne voyait que la Leaf sur le stand de Nissan au Ceatec Japan 2010 (Cutting-edge IT & Electronics Comprehensive Exhibition). Cette voiture électrique devrait arriver sur le marché français en juin 2011, et c’est celle qui attirait tous les regards sur le pavillon des Innovations Smart Grid 2010. “Un système de communication sera embarqué dans chaque véhicule, il communiquera en permanence son état de charge et sa position au data center du Smart Grid. L’énergie emmagasinée dans les batteries de tous les véhicules garés participeront au pot commun d’énergie et pourront alimenter les maisons et les immeubles par mauvais temps, lorsque les panneaux solaires ne pourront pas le faire“ déclarait à cette occasion, Toshio Hirota, en charge de la planification des recherches sur les problématiques environnementales chez Nissan.
Sur le modèle de la Leaf de Nissan, il semble donc que les constructeurs associent dès à présent voitures électriques et réseau intelligent, indispensable à un fonctionnement optimal et durable des futures bornes de recharge.
Publié par Julie d'Ijenko le 28 octobre 2010