Alors que Nathalie Kosciusko-Morizet est nommée ministre de l'Ecologie, du Développement durable, du Transport et du Logement, elle hérite d'un ministère amputé du secteur stratégique de l'Energie, qui perd de surcroît son deuxième rang dans la hiérarchie des ministères.
A la suite du remaniement ministériel du 14 novembre, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui était secrétaire d'Etat chargée de la Prospective et du Développement de l'économie numérique, a été nommé Ministre de l'Ecologie, du Développement durable, du Transport et du Logement à la place de Jean-Louis Borloo, ministre depuis 2002, qui quitte le gouvernement. La passation de pouvoir a eu lieu lundi 15 novembre à l'Hôtel de Roquelaure, siège du ministère (voir les images de la passation de pouvoir). Un "au revoir" apparemment chaleureux entre "NKM" et Jean-Louis Borloo même si l'on sait que les relations entre les deux étaient très difficiles quand cette dernière était secrétaire d'Etat à l'Ecologie, sous la tutelle de M. Borloo, jusqu'en 2009.
Un secteur qui est loin de lui être inconnu.
Née en 1973, NKM, comme on la surnomme dans son entourage, est engagée de longue date dans le domaine de l'environnement. Elle est reconnue comme une experte de l'écologie et des questions de santé liées à l'environnement, et a joué un rôle important lors du Grenelle de l'Environnement. Il est vrai qu'elle a occupé de juin 2007 à janvier 2009 les fonctions de secrétaire d'État auprès de Jean-Louis Borloo, chargée de l'Écologie, au sein du gouvernement François Fillon II. NKM aura pour Secrétaire d'Etat en charge des Transports, Thierry Mariani, Député du Vaucluse et Benoist Apparu, qui reste secrétaire d'Etat, chargé du logement. Chantal Jouanno, l'ancienne secrétaire d'État chargée de l'Écologie, se voit confier le ministère des sports.
Un ministère allégé
Sans toutefois parler de découpage, le ministère voit son périmètre se restreindre avec la perte du secteur stratégique de l'énergie, secteur que Jean-Louis Borloo s'était vu adjoindre en mars 2008. « L'Energie, qui est le sujet du siècle, est maintenant dans le titre du ministère. C'est l'affirmation en clair que la tutelle de l'énergie est ici », avait souligné à l'époque Jean-Louis Borloo lors de la présentation à la presse de son ministère remanié.
Amputé de l'énergie, le ministère n'obtient pas non plus l'aménagement du territoire. Le premier est confié à Eric Besson, en charge également de l'industrie et de l'Economie numérique, le second revient à Bruno Lemaire, ministre de l'Agriculture, de l'alimentation, de la pêche et de la ruralité.
Il conviendra donc désormais de parler du ministère de l'Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement.
De plus, contrairement à son prédécesseur, Nathalie Kosciusko-Morizet n'est pas nommée ministre d'Etat. Or le ministère d'Etat était un engagement du pacte écologique de Nicolas Hulot en 2007, signé par Nicolas Sarkozy : un "vice-ministre" de l'environnement associé au premier ministre. L'engagement avait été respecté avec les nominations respectives d'Alain Juppé et de Jean Louis Borloo, ministres d'Etat avec le titre de numéro deux du gouvernement.
Aujourd'hui, l'environnement reste un ministère, qui perd son deuxième rang dans la position des ministères au profit du portefeuille de la Défense (Alain Juppé) et de celui des Affaires étrangères et européennes (Michèle Alliot-Marie).
Frédérique Vergne