La deuxième étape du régime des certificats d'économie d'énergie s'annonce comme une « catastrophe », avec comme mot d'ordre obligé « tout pour du certificat mais rien pour de l'efficacité » énergétique, a dénoncé Jean-Marie Carton, le président de la CAPEB, lors des Assises organisées à l'Assemblée nationale par la FF3C.
Pour la CAPEB, syndicat "multi-énergies", les Pouvoirs publics ont fait la sourde oreille aux arguments des uns et des autres et « ouvert la vanne » en décidant d'une multiplication par plus de six de l'objectif de la première période, à 345 TWh au total et en élargissant le dispositif aux distributeurs de carburants. Il y a là le risque de voir arriver sur ce marché des certificats la grande distribution « parce qu'elle ne fera pas de chiffre sur le carburant, et devra donc le faire sur le logement », estime Jean-Marie Carton qui met en garde contre « le danger consistant à éliminer tous les gens des proximité, à les court-circuiter et à introduire des intermédiaires plus gros ». Ceci au moment même où, le remarque-t-il dans l'exercice de son métier, le consommateur est devenu « méfiant de tout. Il s'aperçoit qu'il a été manipulé depuis quelques années et là il ne sait plus quoi faire ». C'est pour cela, selon Jean-Marie Carton, peut-être encore plus que pour des raisons économiques, que le « marché stagne » en ce moment.
Pour les distributeurs de fioul domestique, qui souhaitaient, par ces Assises, attirer l'attention des décideurs sur un « certain nombre d'éléments qui deviennent de plus en plus structurants pour l'exercice de notre profession » ( nous y reviendrons), et dont l'obligation représente 13,34 % du total "chauffage" de 255 TWh, « c'est juste pas possible », s'exclame de son côté le président d'Ecofioul, Eric Layly. Les objectifs ne pouvant plus être atteints auprès de ses propres clients, c'est à une véritable « chasse aux certificats » que l'on risque d'assister, au risque de transformer le « système vertueux » de la première étape en « système de marché avec tous les défauts que l'on sait désormais des marchés devenus financiers », surenchérit Jean-Marie Combet, le président de la FF3C. Voire, pour Yann Cusset, le vice-président de la Fédération, en un « racket fiscal ». Les termes sont forts, mais la profession ulcérée d'avoir été « entendue souvent, jamais écoutée ». Pour y remédier, elle adressera dans les prochaines semaines un Livre blanc aux Pouvoirs publics, dans lequel figureront, sur nombre de sujets, des propositions concrètes.
Elisabeth Salles | Source LE MONITEUR.FR
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