Maurice Tchenio : "L’argent levé par les fonds en 2007 et 2008 n’a pas pu être déployé depuis, il va donc s’investir massivement en 2011."
Hedwige Chevrillon : Sur le Private Equity en France, est-ce qu'on peut parler de grand retour des fonds d’investissements ?
Maurice Tchenio : Je pense que 2009 a été une année sinistrée, puisque globalement les banques avaient fermé les robinets de crédit, et qu’à partir de là tous les vendeurs savaient qu’il n’y aurait pas d’acheteur crédibles, et donc ne mettaient plus d’affaires en vente.
L’année 2010 a vu un léger rebond, il y a eu une amélioration de l’ordre de 50 % mais on reste quand même très en-dessous des années fastes : 2006, 2007 et 2008. Mais l’année 2011 devrait voir une poursuite de ce renouveau pour le Private Equity.
Est-ce qu’il y a beaucoup d’argent disponible, de l’argent qui n’a pas été utilisé ?
Fondamentalement, entre 2007 et 2008, beaucoup d’argent a été levé par les fonds. Mais ces capitaux n’ont pas pu être déployés durant l’année 2009 et l’ont été seulement partiellement en 2010.
Cet argent va s’investir massivement en 2011 puisque les fonds de Private Equity ont des durées d’investissement limitées, et que passé ce délai, ils ne peuvent les prolonger qu’avec l’accord des institutionnels pourvoyeurs de capitaux. Donc clairement, avec d’une part l’ouverture du crédit et d’autre part le rebond économique, 2011 va être une année d’investissement.
En outre les fonds ont également l’obligation de faire tourner leurs actifs. Donc il y a une double pression sur eux : d’une part d’investir pour respecter la durée d’investissement et d’autre part de désinvestir pour faire tourner leurs portefeuilles et restituer de l’argent à leurs actionnaires.