Le terrain du Giat, qui doit accueillir un projet d'écoquartier est pollué. Le maire a écrit au préfet. Pour Régis Godec, adjoint au maire, le Giat doit financer la dépollution. Ce devait être l'écoquartier emblématique de Toulouse mais le projet butte sur l'état des sous-sols du terrain, acheté le 28 mai 2009 par la ville au Giat, pour la coquette somme de 26,7 millions d'euros.
« La dépollution du terrain du Giat n'est pas à la hauteur de ce que nous attendions, surtout au prix où nous l'avons acheté », déclare Pierre Cohen, le député maire de Toulouse : « Il y a un contentieux à ce sujet. Il serait dommage qu'un écoquartier soit réalisé sur un terrain mal dépollué. Ce serait vraiment un paradoxe d'avoir les mêmes déconvenues que sur le cancéropôle, où nous n'avons pas le droit de construire une crèche car les sols ne sont dépollués que jusqu'à une certaine profondeur. »
« On veut une qualité optimale des sols et sous-sols », explique Régis Godec, l'adjoint (Vert) chargé des écoquartiers, « les 160 sondages complémentaires commandés par la ville ont donné des résultats différents des éléments donnés par le vendeur, avec la présence de métaux lourds, notamment du mercure. Le maire a écrit au préfet pour lui demander d'être très regardant sur la qualité des sols ». La ville veut obtenir le financement par le Giat de la dépollution des zones éventuellement touchées. « Le vendeur a la charge de vendre un terrain dépollué », souligne l'adjoint.
Le projet de la Cartoucherie remonte à juin 2006, date de la création de la Zac (zone d'activités) sur l'ancien site industriel. Le projet urbain initial, avec un mur d'immeuble de dix étages longeant l'avenue de Grande-Bretagne, a été modifié par la nouvelle municipalité, en concertation avec les riverains. Le nouveau projet d'écoquartier, conçu par les urbanistes Alain Marguerit et Bernard Paris, est plus harmonieux, mais comprend quatre tours de 16 étages prévues à l'entrée, côté périphérique. Le tram dessert déjà le site, avec deux stations (Casselardit et Cartoucherie).
Habitat, bureaux, activités, commerces, équipements publics (crèche, école), école régionale regroupant les écoles toulousaines de santé et projet culturel majeur (dans les anciennes halles) sont prévus dans ce projet dont les constructions devront respecter les normes les plus restrictives en matière de performance énergétique et de développement durable (chauffage par l'incinérateur du Mirail, eau chaude sanitaire par panneaux solaires, auto en souterrain ou dans des silos périphériques, coulées vertes piéton cycles). « Aucun retard ne sera pris mais le phasage tiendra compte de la dépollution », assure Régis Godec, qui annonce la maison du projet pour 2012 et des premiers bâtiments début 2014.