Six ruches viennent d'être installées les 31 août sur le toit du conseil général du Finistère qui a, désormais, ses sentinelles de l'environnement. Première récolte de miel au printemps prochain. «Le paradoxe, c'est que les abeilles se portent mieux à Paris que dans des zones de cultures céréalières», constate Henri Clément, président de l'Unaf (Union nationale des apiculteurs de France) qui a lancé, en 2005, l'action «Abeille, sentinelle de l'environnement» pour alerter le grand public sur cette situation inquiétante. «Ce n'est pas une guerre contre les agriculteurs, mais il s'agit d'apprendre à travailler ensemble autrement», précise l'apiculteur, installé en Lozère, qui est aussi élu à la chambre d'agriculture. «Installer des ruches est un acte militant en faveur de la biodiversité et des générations futures», a défendu Henri Clément devant les élus finistériens qui l'ont rejoint dans ce combat. «Quand on parle des abeilles, il n'y a pas que le miel, il y a aussi le problème de la pollinisation des cultures pour maintenir la diversité des espèces», souligne Henri Clément. Selon les chiffres récemment publiés par l'Inra et le CNRS, 35% de la masse alimentaire sur la planète provient de la pollinisation des abeilles ainsi que 65% de notre diversité alimentaire.
L'abeille noire d'Ouessant : Au-delà du symbole, c'était pour lui un «grand bonheur» d'installer ces six ruches, soit 300.000 abeilles en été, sur le toit du conseil général. Une première en Bretagne et dans un département qui a la chance d'avoir, à Ouessant, un conservatoire de l'abeille noire, «le plus beau patrimoine pour l'apiculture française et européenne». «On a pu constater que les ruches de ville donnent bien plus que les ruches de campagne. Dans le Finistère, le rendement est de l'ordre de 15kg par ruche contre 50 à 80kg pour une ruche urbaine. Il y a beaucoup de mortalité, cela représente 20 à 30% du cheptel par an», commente, par ailleurs, Dominique Fabriano, secrétaire du syndicat départemental des apiculteurs. À Quimper, comme dans toutes les villes où l'expérience a été tentée, le miel va être analysé pour savoir combien de types de plantes ont été visitées et les résultats sont parfois étonnants.
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