Le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, s'est efforcé le 20 juillet de convaincre les agriculteurs bretons de la nécessité impérieuse de se mettre en conformité d'ici fin septembre avec la directive européenne sur la qualité des eaux, sous peine d'une forte amende.
La Commission a donné à la France jusqu'à la fin septembre pour se mettre en conformité avec une directive européenne de 1975 limitant à 0,50 mg/l le taux de nitrate dans l'eau, sous peine de transmettre le dossier à la Cour de justice européenne. La France pourrait alors écoper d'une très forte amende, de plus de 28 millions d'euros.
Neuf bassins versants bretons ne sont pas encore en conformité avec cette directive.
Il a souligné que "le fil de la discussion avec Bruxelles était très ténu" et qu'il se devait de rétablir une "double confiance": avec la Commission et avec les agriculteurs sur le terrain.
La soixantaine d'agriculteurs présents sur l'exploitation porcs et lait lors de la visite du ministre lui ont fait part d'"un gros malaise" face à cette pression européenne.
Bruxelles a saisi le 27 juin la Cour de justice européenne pour lui demander d'infliger à la France une lourde amende en raison de la pollution par les nitrates de sources d'eau potable en Bretagne. La Commission européenne a recommandé une amende de plus de 28 millions d'euros, assortie d'astreintes journalières de 117.882 euros.
Le contentieux remonte à 1992, quand l'association écologiste Eau et Rivières de Bretagne avait dénoncé dans une lettre à la Commission européenne la violation d'une directive de 1975, en raison de nombreux captages d'eau superficielle destinés à l'eau potable.