La disparition d’animaux et de plantes s’accélère au point où l’Union mondiale de la nature (UICN) plaide pour des mesures d’urgence et appelle à la mobilisation populaire. La vie sur Terre disparaît et va continuer à disparaître à un rythme accéléré, a prévenu l’organisme hier lors du dévoilement annuel de sa Liste rouge des espèces menacées. Les grands singes, les coraux et les vautours viennent s’ajouter à une trop longue énumération.
Les chiffres sont effarants : sur les 41 415 espèces évaluées, 16 306 sont menacées d’extinction (188 de plus que l’an dernier). En fait, un quart des mammifères, un oiseau sur huit, un tiers de tous les amphibiens et 70 % de toutes les plantes évaluées par l’organisme, qui regroupe plus de 10 000 scientifiques et experts de 181 pays, sont en péril. La Liste
Ce qui démontre, selon la directrice générale de l’UICN, que « les efforts inappréciables déployés à ce jour pour protéger les espèces sont insuffisants. Le rythme de l’érosion de la biodiversité s’accélère, et nous devons agir sans plus attendre pour le réduire de manière significative et pour mettre un terme à cette crise mondiale de l’extinction », a souligné Julia Marton-Lefèvre par voie de communiqué.
Exemple probant, une nouvelle évaluation de nos plus proches parents, les grands singes, démontre que les gorilles et les orangs-outans sont mis en péril par l’humain. Ainsi, le gorille de l’Ouest, en Afrique, est maintenant en danger critique d’extinction. Le commerce de sa viande et le virus Ebola ont réduit la population de plus de 60 % en 25 ans.
Les orangs-outans de Sumatra (danger critique) et de Bornéo (en danger) sont menacés par la déforestation et le défrichage des forêts pour faire place aux plantations de palmiers à huile.
Autre exemple, le dauphin d’eau douce du Yangtze, en Chine, est peut-être éteint, victime de la pollution, de la navigation et de la pêche.
Au Canada, la Liste
Des mesures de conservation ont heureusement freiné le déclin de certaines espèces. Plusieurs scientifiques considèrent toutefois que la perte des espèces est la perte de notre espèce. Non seulement parce qu’il rompt le fragile équilibre de la biodiversité, et donc de la chaîne alimentaire, mais aussi parce qu’il fait disparaître des ressources insoupçonnées dont les applications (médicales ou autres) pourraient rendre de grands services à l’humanité.
Pour la liste complète des espèces : www.iucn.org/redlist
http://www.cyberpresse.ca/article/20070912/CPSOLEIL/70912153/6907/CPSOLEIL