Nyse Euronext et la Caisse des Dépôts vont lancer une Bourse internationale pour la négociation de quotas et de crédits de CO2 (dioxyde de carbone), qui devrait voir le jour début 2008, alors que pour l'instant le marché du carbone est éclaté entre de multiples acteurs. |
Nyse Euronext et la Caisse des Dépôts vont lancer une Bourse internationale pour la négociation de quotas et de crédits de CO2 (dioxyde de carbone), qui devrait voir le jour début 2008, alors que pour l'instant le marché du carbone est éclaté entre de multiples acteurs.
Nyse Euronext a annoncé lundi sa volonté de développer un marché international pour la négociation dans une nouvelle structure que le groupe détiendrait majoritairement, avec la Caisse des Dépôts comme premier partenaire au capital.
Les deux sociétés "entendent offrir l'ensemble des services d'une Bourse d'échange au marché du carbone à l'international", sous la forme d'un "marché organisé en continu facilitant l'échange au comptant (spot) de quotas et crédits d'émission de CO2, allant de la négociation au réglement-livraison".
Elle mettent en avant "le réseau international et le savoir-faire de Nyse Euronext dans la gestion de marchés boursiers ainsi que l'expertise reconnue de la Caisse des dépôts dans la finance carbone, notamment dans la technologie des marchés des quotas et dans les activités de réglement-livraison".
Interrogé par l'AFP, un porte-parole de NYSE Euronext n'était "pas en mesure de donner davantage d'éléments" sur la nouvelle structure, précisant que la conférence sur le changement climatique prévue début décembre à Bali serait "une bonne occasion pour communiquer".
Cette conférence, qui réunira les 191 membres de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCC), abordera la question de l'après-Kyoto, après 2012.
Le marché du carbone, imaginé par les pays signataires du protocole de Kyoto, en 2005, permet d'échanger des permis d'émission, ou "droits à polluer". Ce mécanisme vise à endiguer les émissions de dioxyde de carbone, en imposant des quotas aux pollueurs tout leur permettant d'acheter des droits d'émission à ceux qui polluent moins.
La Banque mondiale a chiffré ce marché à 30 milliards de dollars en 2006.
Selon Cédric Philibert, administrateur à la division "Efficacité énergétique et environnement" de l'Agence internationale de l'énergie, Nyse Euronext et la CDC anticipent deux hypothèses: "soit un accord post-Kyoto qui intervient dans des négociations officielles, soit ils imaginent que les marchés régionaux vont se relier les uns aux autres".
L'après-Kyoto sera l'un des enjeux clés, car "c'est la réglementation qui crée ces marchés de permis, qui sont en fait des marchés d'autorisations qui n'existent pas au plan mondial sans les accords et contraintes mutuelles", souligne M. Philibert
Actuellement, de multiples acteurs interviennent sur plusieurs systèmes domestiques, des marchés organisés administrativement au niveau national ou régional, comme pour l'Union européenne, le Royaume-Uni ou le Canada.
Des marchés d'échanges existent aussi dans des pays non signataires du protocole de Kyoto comme à Chicago ou en Californie aux Etats-Unis. En juin, l'Australie avait annoncé qu'elle allait se doter d'un marché national d'ici quatre ans.
Ces marchés concernent des secteurs divers selon les pays: la grande industrie et la production d'électricité en Europe mais aussi l'agriculture et les carburants en Nouvelle-Zélande.
Mais "d'une certaine manière, les différents marchés sont reliés", observe Cédric Philibert, avec le Mécanisme de développement propre (MDP).
Ce système permet aux gros émetteurs de gaz à effet de serre d'acheter des droits d'émission auprès de pays moins polluants en finançant des projets d'énergie "propre" chez ces derniers.