Selon une étude publiée par le Centre d'analyse stratégique, le 20 mai, l'adoption de manière unilatérale par l'UE d'un objectif de réduction de 30 % des émissions à l'horizon 2020 aurait des répercussions lourdes en France, en termes de compétitivité et d'emplois.

Ces estimations sont en total opposition avec une communication qui doit être présentée par la Commission européenne jeudi 27 mai, et dont EurActiv a obtenu une copie du projet. L'exécutif européen estime que le bilan coût avantages d'un passage de 20 à 30% de réduction d'émission de gaz à effet de serre d'ici 2020 serait au contraire favorable à l'UE. Rester à 20% serait en réalité une manière de maintenir un statu quo et de ne pas investir plus que ce que l'UE fait déjà aujourd'hui. 

Dans le même sens, un rapport du groupe des Verts du Parlement publié le 20 mai explique que la menace de fuite des industries européennes fortement consommatrices d'énergie en raison de politiques climatiques trop ambitieuses aurait été surestimée.

Business Europe, l’équivalent du Medef européen, comme Eurelectric, qui représente les poids lourds du secteur énergétique, qui milite contre le passage de 20 à 30%  a lancé les premières salves. Bien vite relayées par les ministres de l’Industrie allemand et français qui, pour le coup, étaient tombés d’accord. Camp rejoint en France par le Conseil d’analyse stratégique avec une mise en garde sur les retombées économiques d’une telle mesure. Pendant que dans les coulisses bruxelloises, des combattants plus discrets s’affairaient, en la personne des commissaires à l’Industrie, à l’Energie et au Budget. A leur initiative, le document de la Commission publié ce mercredi a été « totalement raboté », a confié à l’AFP un diplomate européen. Il n’en reste pas moins clair sur l’intérêt de passer à –30%. Prochaine passe d’armes prévue, le 11 juin avec une réunion informelle des ministres de l’Environnement. L’analyse de la Commission européenne