Il est peu probable que la France parvienne à atteindre ses objectifs de réduction des émissions de CO2 d'ici à 2050, si l'on en croit un rapport commandé par le gouvernement, écrit Le quotidien Tribune.
"La commission énergie du Centre d'analyse stratégique (ex-Plan) doute des capacités de la France à diviser ses émissions de CO2 par quatre d'ici à 2050. Une division par 2,1 ou 2,4 serait 'déjà très ambitieuse'", écrit le quotidien financier, dans un article publié mardi.
La commission énergie, présidée par le rapporteur Jean Syrota, avait remis début avril un premier rapport d'orientation sur la politique énergétique française, faisant suite à un rapport d'étape remontant à novembre 2006.
"Le rapport final, qui doit être publié dans la semaine, risque de faire désordre à quelques semaines de la grand-messe du Grenelle de l'environnement", écrit La Tribune, qui rappelle que l'objectif de diviser les émissions par quatre figure dans la loi énergie du 13 juillet 2005.
Pour les experts qui ont participé à la rédaction du rapport, il n'apparaît pas possible d'atteindre cet objectif "sauf à s'engager dans des ruptures technologiques qui n'ont pas été retenues parce qu'elles ont paru peu probables".
Il se trouve précisément que l'objectif de division par quatre, retenu dans un précédent rapport sur le sujet baptisé "Facteur 4", s'accrochait à ces ruptures technologiques, poursuit La Tribune.
Le quotidien remarque également que le rapport "Facteur 4" s'appuyait sur un baril de pétrole à 30 dollars, alors que le rapport Syrota table plutôt sur 100 dollars.
Le Centre d'analyse stratégique propose toute une série de mesures pour mener à bien la politique de réduction des émissions, notamment la limitation des émissions de CO2 des véhicules neufs à 120 g/km d'ici à 2012, "ce qui favorise plutôt les constructeurs français", l'augmentation de la TIPP et, surtout, le rétablissement de la vignette, qui devrait être "proportionnelle aux tonnes de CO2 émises par véhicule".