L’Organisation météorologique mondiale (OMM) déclare que le projet d’une alliance entre l’Union européenne et les pays en développement pour lutter contre les effets du changement climatique peut aider des millions d’êtres humains parmi les plus pauvres de la planète à faire face aux pénuries d’eau et à la nécessité de migrer, tout en favorisant un développement économique qui ne porte pas atteinte au climat.
Le Secrétaire général de l’OMM, M. Michel Jarraud, a pris aujourd’hui la parole à l’occasion de la deuxième édition des Journées européennes du développement, qui se tient à Lisbonne, au Portugal. L’Union européenne et le Portugal sont les hôtes de cette réunion, qui a pour thème «changement climatique et développement».
L’OMM est l’organisme des Nations Unies qui fait autorité pour les questions relatives au temps, au climat et à l’eau. Elle met en œuvre des programmes à vocation scientifique qui aident les pays, et notamment les pays en développement, à atténuer les effets des changements climatiques, à s’adapter à ces changements et à empêcher que des phénomènes météorologiques extrêmes ne se transforment en catastrophes naturelles.
M. Jarraud s’est félicité de l’initiative en faveur d’une «alliance mondiale pour la lutte contre le changement climatique» entre l’Union européenne et les pays en développement les plus pauvres et les plus vulnérables à l’évolution du climat, sur une proposition formulée par le Commissaire européen au développement et à l’aide humanitaire, M. Louis Michel, dans le cadre des efforts déployés par la Commission pour répondre aux questions relatives au climat et à l’énergie.
«Si le changement climatique est un problème mondial, les pays les moins avancés et les autres pays pauvres sont cependant les plus vulnérables à ses effets éventuels», a affirmé M. Jarraud. «Un partenariat avec l’Union européenne tel que l’alliance mondiale pour la lutte contre le changement climatique peut être un excellent moyen de remédier à cette situation, puisque ses avantages seront aussi perceptibles sur le plan mondial.»
Les phénomènes hydrométéorologiques extrêmes sont à l’origine de 90% des catastrophes naturelles. Selon les projections, ce sont les pays les moins avancés, les pays les plus vulnérables et les petits États insulaires en développement qui subiront le plus durement les effets des changements climatiques. Les sécheresses récurrentes, le surpâturage et la gestion déficiente des sols ont pour conséquence la dégradation des terres et contribuent à la désertification, en particulier dans les zones arides et semi-arides.
«Ces pays ne disposent pas des ressources nécessaires pour faire face efficacement à ces problèmes», a déclaré M. Jarraud. «De plus, si leurs habitants sont contraints à quitter leurs foyers – par exemple en raison d’une élévation du niveau de la mer ou d’un manque d’eau potable –, des millions d’entre eux migreront vers d’autres régions du globe, et en particulier vers l’Europe.»
S’il faut des fonds pour faire face à ces réalités, une telle alliance mondiale pourrait tirer profit des initiatives déjà en cours en matière d’adaptation aux phénomènes liés au changement climatique et d’atténuation de leurs effets et les renforcer.
Grâce à cette alliance, les pays européens seraient à même de négocier un engagement plus résolu des pays en développement en faveur de mesures inscrites dans la durée, qui pourraient par exemple consister à intensifier la lutte contre la déforestation ou à privilégier les pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.
Des actions doivent être menées au niveau régional en vue de renforcer les Services météorologiques et hydrologiques nationaux des pays en développement, notamment pour ce qui concerne les systèmes d’observation du temps et du climat, l’éducation et la formation, la sensibilisation du public et le renforcement des capacités.
L’OMM contribue à une utilisation durable des terres en appuyant la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CCD), de concert avec la FAO et d’autres organismes. Elle renforce aussi la sécurité alimentaire en favorisant l’application de méthodes agrométéorologiques modernes et facilite la gestion des ressources en eau grâce à son Système mondial d’observation du cycle hydrologique.
L’OMM met également en œuvre des programmes axés sur le renforcement des capacités et le transfert de technologies au profit des pays en développement, en particulier dans les domaines de la réduction des risques de catastrophes, de la sécurité alimentaire, du climat et de l’eau.
L'Organisation météorologique mondiale est l'organisme des Nations Unies
qui fait autorité pour les questions relatives au temps, au climat et à l'eau
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