Selon les premières observations concernant l’hiver 2007-2008 effectuées par le Réseau Biodiversité pour les Abeilles on observe un pollen de mauvaise qualité, une dégradation des défenses immunitaires des abeilles, une extension des parasites. Les apiculteurs tirent la sonnette d’alarme. Ils comptent sur un hiver clément. Les premières observations hivernales de terrain sur l’état sanitaire des ruches sont mauvaises. Actuellement, les mortalités vont de 5 à 90 % des ruches.
Les premières observations hivernales de terrain sur l’état sanitaire des ruches sont mauvaises. Actuellement, les mortalités vont de 5 à 90 % des ruches.
Les causes des surmortalités sont disparates. Elles sont liées à la non-maîtrise du Varroa, ce parasite qui affecte le couvain de l’abeille. Face aux traitements anti-Varroa, toutes les ruches ne réagissent pas selon le même mode et certains traitements sont inefficaces. La présence du Varroa permet alors l’arrivée de Nosema ceranae. Cet autre parasite est actuellement en voie d’extension en France. Son implantation au sein des colonies affecte les défenses immunitaires des ruches. La conséquence est fatale pour les abeilles avec l’arrivée de pathologies opportunistes (virus) très impliquées dans le phénomène de dépérissement des colonies L’autre élément associé à ces mortalités d’hiver est le problème récurrent du pollen. Sa qualité comme sa quantité ne sont pas suffisantes pour le cheptel. La ressource pollinique a fait cruellement défaut cet été en raison d’une météo défavorable. La pluie et l’humidité ont empêché l’émergence des fleurs par ailleurs en régression à cause de l’anthropisation croissante du milieu. Conséquence directe : la qualité des pollens est mauvaise et provoque l’effondrement des défenses immunitaires des abeilles. Et on peut dès aujourd’hui constater des ruches mortes. Là encore, la situation est variable selon les régions et les ruchers. Les mortalités s’expriment particulièrement là où les abeilles subissent toutes ces contraintes. Dans certaines ruches, malgré des réserves de nourriture, on observe des disparitions complètes d’abeilles. Dans d’autres ruches, les abeilles meurent progressivement de froid. Le dépeuplement partiel de la ruche ne permet plus aux abeilles restantes de chauffer suffisamment la ruche et de faire face aux températures glaciales. Face à cette situation, les apiculteurs du Réseau Biodiversité pour les Abeilles espèrent un hiver clément et court afin de limiter cette nouvelle hécatombe des ruchers Le Réseau Biodiversité pour les abeilles rassemble 275 partenaires : des apiculteurs, des agriculteurs, des organisations agricoles et apicoles. Il est soutenu par des entreprises partenaires des acteurs du secteur. Il a été initié à partir de l’expérience de Philippe Lecompte, apiculture bio qui a lancé les premières jachères apicoles sur Reims dès 1992. En s'associant au Réseau Biodiversité, tous les partenaires affirment leur volonté de conjuguer une production apicole et agricole de qualité avec le respect de l'environnement. Conscients que la terre de demain se prépare aujourd'hui, ils s'engagent de façon concrète pour favoriser la biodiversité par une agriculture soucieuse du développement durable. Les jachères apicoles sont présentes dans 41 départements et représentent 1.000 hectares