C'est une entreprise de recyclage de batteries qui est à l'origine de la pollution de l'air au mercure constatée au cours des derniers jours à Bruxelles et dans sa proche périphérie. La station d'épuration sud de Bruxelles, à un moment elle aussi suspectée, est hors de cause, ressort-il des résultats des tests effectués vendredi dernier, a annoncé ce mardi, en début de soirée, la ministre bruxelloise de l'Environnement Evelyne Huytebroeck."Les résultats (des analyses) révèlent que la station d'épuration sud ne présente aucun problème de dépassement de taux de mercure. Elle reprendra donc ses activités", a affirmé la ministre Huytebroeck.
L'entreprise de recyclage de vieilles batteries est située, comme la station d'épuration, au sud-ouest de Bruxelles, et plus précisément, en ce qui la concerne, à Anderlecht. Son nom n'a pas été évoqué officiellement. Mais à bonne source, on indiquait ce mardi qu'il s'agissait de l'entreprise F(onderie) M(anufacture) de M(étaux).
Incinération arrêtée
On y a relevé de très sérieuses concentrations de mercure: 9.300 microgrammes par m³ à la sortie de la cheminée, soit bien au-delà des normes autorisées, a précisé Evelyne Huytebroeck. Contrairement à la station d'épuration, celle-ci ne pourra reprendre ses activités d'incinération pour le moment.
1.000 fois la valeur normale
Les premières concentrations anormalement élevées de mercure dans l'air de la capitale avaient été relevées au cours de la nuit de mardi à mercredi dernier par la Cellule interrégionale pour l'Environnement (CELINE). Alors que les concentrations normales se situent entre 2 et 6 nanogrammes par mètre cube d'air, les valeurs mesurées avaient atteint jusque 996 nanogrammes de mercure par mètre cube d'air, à Neder-Over-Heembeek au cours de la nuit de jeudi à vendredi dernier, soit près de 1.000 fois la concentration normale.
Activités suspendues
Par précaution, et en concertation avec Bruxelles Environnement, la ministre Huytebroeck avait décidé, à la fin de la semaine dernière de suspendre l'activité de combustion des boues de la station d'épuration sud de Bruxelles et de l'entreprise de recyclage de batteries située dans la même zone que celle-ci.
Analyses
Vendredi soir, des analyses avaient été entamées tant sur les boues et fumées de l'incinérateur de la station d'épuration que sur les fumées émises par la fonderie de l'entreprise de recyclage de batteries. "Les résultats viennent de nous parvenir et révèlent que la station d'épuration sud ne présente aucun problème de dépassement de taux de mercure. Elle reprendra donc ses activités", a affirmé la ministre.
Pas de risque pour la santé
Les 9.300 microgrammes par m³ relevés dans les prélèvements effectués à l'entreprise de batterie ont été mesurés à la sortie de la cheminée, et non dans l'air ambiant, a précisé la ministre. En raison de la durée limitée de l'exposition, il n'y a pas en tant que tel de risque pour la santé humaine, a-t-elle souligné. Il a toutefois été signifié à l'entreprise par la police de l'environnement qu'elle ne pouvait reprendre ses activités de fonte de métaux.
Mise sous scellés
Une mise sous scellés sera effectuée par la police de l'environnement sur le lot de déchets incriminé pour des analyses complémentaires. Ceux-ci seront enlevés pour être traités suivant une filière adéquate ne comportant aucun danger.
Le dossier a été transmis au parquet par la police de l'environnement. (belga/7sur7)