Le réseau français de magasins bio Biocoop a alerté vendredi sur l'"érosion massive de la diversité agricole" en raison de la disparition de nombreuses variétés anciennes de fruits et légumes.En cette année internationale de la biodiversité, Biocoop veut soulever le problème des semences, premier maillon de la chaîne, auquel sont confrontés les producteurs bio."Aujourd'hui le marché de la semence est occupé par quelques grainetiers" qui se concentrent sur les semences les plus rentables, c'est-à-dire les espèces consacrées à l'agriculture traditionnelle, a affirmé à l'AFP Vincent Lestany, administrateur du réseau Biocoop. Selon lui, "les producteurs bio ne trouvent pas ou plus de semences adaptées aux conditions de l'agriculture bio". Or, les variétés anciennes, a-t-il expliqué, sont des espèces "rustiques" qui présentent l'avantage de s'accommoder aux conditions de cultures locales et donc de mieux résister aux maladies et parasites, évitant ainsi les produits ou engrais chimiques.
Biocoop, dont l'objectif est de développer l'agriculture biologique, soutient le réseau "Semences paysannes" qui cherchent à sortir de l'oubli des variétés abandonnées il y a des dizaines d'années car considérées alors pas suffisamment productives.Pour Philippe Catinaud, de "Semences paysannes", ce réseau veut redonner accès aux agriculteurs à des espèces qui ne sont plus utilisées. Celles-ci présentent l'avantage de pouvoir être réutilisées par les paysans, ce qui n'est pas le cas des semences traditionnelles. Elles ne font l'objet d'aucun commerce mais d'échange entre producteurs. La France est en retard en matière d'agriculture biologique. Elle est obligée d'importer 60% de la consommation de fruits et légumes bio pour répondre à la demande sans cesse croissante.L'objectif défini au Grenelle de l'Environnement est que d'ici 2012, 6% des terres agricoles, contre 2% en 2008, soient consacrées au bio.