Dans les Indicateurs 2007 du développement en Afrique publiés aujourd'hui, la Banque mondiale indique qu'une croissance durable en Afrique est possible si on accélère la productivité et si on accroît l'investissement privé. Il faut pour cela améliorer le climat des affaires et des infrastructures, stimuler l'innovation et renforcer les capacités institutionnelles.
« Au cours de la dernière décennie, l'Afrique a enregistré un taux de croissance moyen de 5,4 %, une évolution qui suit la tendance observée dans le reste du monde », a déclaré Obiageli Ezekwesili, Vice-président de la Banque pour la région Afrique, selon un communiqué publié aujourd'hui à Johannesbourg.
« La possibilité de soutenir, pérenniser et, en fait, de diversifier les sources de ces indicateurs de croissance sera un facteur déterminant, non seulement de la capacité de l'Afrique d'atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, mais aussi de devenir une destination intéressante pour les investissements de capitaux internationaux », a-t-il ajouté.
Mais si le continent a enregistré de solides performances économiques globales au cours de la décennie 1995-2005, il y a eu de fortes disparités d'un pays à un autre, allant de -2,2 % au Zimbabwe à 30,8 % en Guinée équatoriale. Neuf pays affichent des taux de croissance avoisinant ou dépassant le seuil de 7 % nécessaire pour garantir une réduction durable de la pauvreté, alors que 17 autres, comptant 36,7% de la population du continent, sont très instables, vulnérables aux conflits, pauvres en ressources naturelles ou prisonniers d'une croissance inférieure à 4%.
Tous les pays africains qui ont connu une croissance soutenue ont renforcé leur intégration dans l'économie mondiale, notamment à travers le commerce d'exportation, souligne le document. L'amélioration des fondamentaux économiques ? taux d'inflation, déficit budgétaire, dette extérieure, taux de change - a permis de stimuler la croissance ou d'éviter son effondrement, comme cela a été le cas entre 1975 et 1995.
Cependant, « la croissance en Afrique est plus instable que dans toutes les autres régions », souligne le rapport, qui voit le renforcement et la diversification de la croissance des exportations comme un « facteur incontournable » pour pérenniser la croissance et réduire l'instabilité.
Mais si les coûts de production permettent aux entreprises africaines de soutenir la concurrence des entreprises indiennes ou chinoises, les coûts de transaction indirects, eux, sont plus élevés. Les infrastructures sont en effet insuffisantes et pèsent sur les exportations qui, malgré cela, sont passées de 182 milliards de dollars en 2004 à 230 milliards en 2005.
Ces exportations ont été gonflées par une meilleure relation entre agriculteurs et acheteurs, le développement des filières non-traditionnelles, telles que l'habillement, et l'expansion des produits prisés, comme les fleurs coupées.