Le rapport Syrota est consultable à l’adresse suivante : http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=675 Ce rapport rassemble les travaux de la « commission Énergie » mise en place par le Centre d'analyse stratégique et présidée par Jean Syrota.
La Commission " énergie " a rassemblé de juin 2006 à septembre 2007 les différents acteurs et partenaires concernés dans le domaine énergétique (plus de 80 membres parmi lesquels : élus, partenaires sociaux, administrations nationales et européennes, opérateurs du secteur de l'énergie, industriels, experts, associations de consommateurs, organismes de recherche,...). Le rapport se conclut (chapitre 7) par une liste de recommandations pour la politique française de l'énergie tant au plan national qu'au plan communautaire. Il constitue une réflexion d'ordre technique qui n'a pour d'autre ambition que de contribuer au débat, sans engager le gouvernement qui fixera ses orientations dans le cadre plus large du Grenelle de l'Environnement, dont il sera l'une des contributions. Rapport Syrota : un faux pragmatisme justifiant le manque d’ambition ? À quelques jours du Grenelle de l’environnement, le rapport sur l’énergie remis par Jean Syrota au Conseil d’analyse stratégique ressemble à ce qui pourrait sortir de pire de cette négociation : un faux pragmatisme aboutissant à une amélioration à la marge de la politique énergétique française, plutôt qu’une politique déterminée à atteindre le facteur 4. Objectif pourtant affirmé et faisant l’unanimité au sein du groupe « climat-énergie » du Grenelle de l’environnement. D’après les extraits publiés dans l’édition du 9 octobre du quotidien la Tribune, le rapport prévoit une division de seulement 2,1 à 2,4 des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050 au lieu du « Facteur 4 » pourtant inscrit dans la loi POPE (LOI n° 2005-781 du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique) qui précise : « la lutte contre le changement climatique est une priorité de la politique énergétique qui vise à diminuer de 3% par an en moyenne les émissions de gaz à effet de serre de la France (....) ». Le rapport Syrota n’envisage aucune des ruptures indispensables pour atteindre cette obligation du Facteur 4. "Le scénario alternatif négaWatt nous montre que diviser par 4 nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 n’est pas un problème technique. Ce dont nous avons besoin, c’est de plus d’ambition et de détermination dans nos choix énergétiques", commente Damien Demailly, chargé de mission climat au WWF, Il est impératif que le Gouvernement qui crie haut et fort que la France est à la pointe de la lutte contre le changement climatique ne revienne pas sur l’objectif fixé par la loi POPE, mais s’engage au contraire dans la traduction de cet objectif en mesures concrètes. "Le « pseudo » réalisme du rapport Sirota ressemble à l’exception énergétique française, prisonnière des lobbies, incapable de s’engager à l’image de ses partenaires européens sur la voie de la révolution énergétique. Diviser par 4 nos émissions de gaz à effet de serre est une obligation pour que la hausse des températures ne dépasse pas 2°C en moyenne. Pour cela, des politiques ambitieuses sont indispensables, notamment dans les secteurs des transports et du bâtiment", affirme Karine Gavand, chargée de mission Climat à Greenpeace France. Pour Cyrielle den Hartigh, chargée de campagne climat aux Amis de la Terre, "Le secteur du bâtiment représente un formidable gisement d’économies d’énergie. Le Grenelle de l’environnement devra aboutir à un programme ambitieux de rénovation thermique des logements avec des moyens adaptés, et notamment la formation des 100 000 nouvelles recrues nécessaires dans le secteur du bâtiment et les aides aux ménages les plus démunis pour financer des travaux d’isolation". D’après les premières informations, le rapport Syrota a au moins le mérite de rappeler que les solutions technologiques hypothétiques comme l’hydrogène ne pourront apporter une solution aux changements climatiques dans les années à venir et que les mesures à mettre en oeuvre dès maintenant doivent s’orienter vers l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables. Contact presse : Caroline Prak - Amis de la Terre : 06 86 41 53 43. Damien Demailly - WWF : 06 11 42 15 51 Karine Gavand - Greenpeace : 06 77 04 61 90 Communiqué de presse RAC-F Paris, 9 octobre 2007