La réunion du Forum Union européenne -Asie (ASEM) à Hambourg (Allemagne) n'a débouché sur aucun accord concret pour combattre le réchauffement climatique. L'Europe ne parvient pas à convaincre ses partenaires économiques de fixer des objectifs chiffrés en la matière.
La Tribune.fr - 29/05/07 à 17:33 - 474 mots
Déjà bloquée par les Etats-Unis, l'Europe rencontre aussi les résistances de pays émergents comme la Chine dans sa volonté de vouloir fixer des objectifs précis de lutte contre le réchauffement climatique. Le forum entre ministres des affaires étrangères de l'UE et de l'Asie (forum Asem) se tenant à Hambourg s'est achevé sur un constat de divergences sur le sujet, a regretté le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier (SPD).
Cette manifestation, en marge de laquelle 34 opposants ont été arrêtés sur plusieurs milliers descendus dans la rue, devait servir en prélude au sommet G8 des grands pays industriels à Heiligendamm. Avant ce sommet au bord de la mer Baltique, les Vingt-Sept cherchaient à obtenir le ralliement de la Chine ou l'Inde, également invitées au G8, à la position de l'UE sur le réchauffement climatique. Le document final ne fait que souligner des manières différentes de procéder dans ce domaine. Le seul point d'accord a été de négocier d'ici 2009 un après-Kyoto. Le protocole de Kyoto qui a lancé les réductions d'émissions de GES expire en 2012.
Le ministre social-démocrate de l'environnement allemand, Sigmar Gabriel, a demandé hier à son gouvernement dirigé par la chancelière chrétienne-démocrate Angela Merkel de faire pression sur les Etats-Unis lors du prochain G8. Le ministre souhaite qu'une feuille de route claire en ressorte pour préparer la conférence sur le climat devant se dérouler à Bali à la fin de l'année. Washington refuse de s'engager sur des objectifs précis de protection du climat, quand l'Europe en avance plusieurs : réduction de 2 degrés Celsius de la température terrestre, réduction de 50% des émissions de CO2 d'ici 2050 et part de 20% des énergies renouvelables dans la production d'électricité.
D'après la presse allemande, les Etats-Unis vont chercher aux côtés du Canada et du Japon à faire ressortir des travaux du G8 l'importance du nucléaire dans la protection du climat. L'Allemagne ayant décidé de sortir du nucléaire à l'horizon 2020, on devine que la discussion risque d'être tendue.
Les lendemains s'annoncent peut-être moins tendus en cas d'alternance du pouvoir dans moins de deux ans à Washington. Ce mardi matin, la chancelière et la présidente démocrate de la Chambre américaine des représentants, Nancy Pelosi, lui rendant visite à Berlin, ont affirmé de concert que le monde devait présenter un front uni face au défi du changement climatique.