L'idée semble farfelue au premier abord. Le respectable magazine New Scientist y consacre pourtant tout un article. Des chercheurs, dont Damon Matthews de l'Université Concordia, affirment qu'il serait possible de déployer des boucliers solaires qui renverraient une partie des rayons du soleil dans l'espace. Ceci permettrait de rafraîchir le climat en une décennie, selon ceux-ci.
En raison de son effet rapide, cette solution n'est qu'un dernier recours lorsque des changements climatiques «dangereux» seront imminents, précisent-t-ils. Ce n'est pas la première fois qu'une solution de la sorte est évoquée, d'autres avaient déjà proposé l'épandage d'un réflecteur en aérosol, le déploiement de réflecteurs dans l'espace ou encore l'ensemencement des nuages à très grande échelle. Éruption du mont Pinatubo Associé à Ken Caldeira du Carnegie Institution, Damon Matthews a développé des modèles qui simulent l'effet de réflecteurs solaires si les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter sur la planète. «Nous avons tenté de cerner le véritable problème que pourrait engendrer une telle action sur le climat», rapporte Caldeira au magazine scientifique cité plus haut, «mais il est très difficile à identifier actuellement». Si l'augmentation des gaz à effet de serre persistait, il faudrait que ces panneaux renvoient près de 8 % des rayons à la fin du siècle. Les chercheurs privilégient actuellement un bouclier de sulfure.
Les boucliers sont inspirés de l'effet rafraîchissant des grandes éruptions volcaniques qui envoient des particules de sulfate dans la stratosphère. En reflétant les radiations solaires dans l'espace, les particules rejetées par l'éruption du mont Pinatubo en 1991 avaient réduit la température de la terre de quelques dixièmes de degrés sur plusieurs années (voir les photos ci-contre, dont la photo satellite d'Environnement Canada).