L'environnement, en permettant de créer de nouveaux métiers ou de développer des activités encore embryonnaires, pourrait faire progresser l'emploi en Europe de 1,5% d'ici 2030, même si les contraintes qu'il impose ne manqueront pas de peser sur les effectifs de certains secteurs.
Aujourd'hui en Europe, les activités liées à la préservation de l'environnement et aux éco-technologies représentent déjà près de 3,4 millions d'emplois, selon des chiffres de l'office statistique européen Eurostat, cités à la conférence internationale sur les investissements qui se tenait jeudi et vendredi à La Baule (Loire-Atlantique).
Deux tiers sont dans la gestion des déchets et l'assainissement des eaux et des sols. Le tiers restant relève du secteur des énergies renouvelables et des eco-technologies, qui sont amenées à fortement se développer.
Par ailleurs, rien qu'en 2006, les nouveaux investissements étrangers générés notamment par les innovations européennes en matière d'environnement ont permis de créer 40.000 emplois sur la zone, selon les estimations du cabinet d'audit Ernst Young.
De plus, les autorités européennes estiment que, contrairement à l'idée selon laquelle la préservation de la planète serait un frein à la compétitivité et à l'emploi, la prise en compte de l'environnement devrait au contraire contribuer à créer de nouveaux postes.
Selon une étude menée en février par la Commission européenne, le gain net d'emplois en Europe devrait être de l'ordre de 1,5 % à l'horizon 2030.
De la même façon, 37% des décideurs économiques internationaux estiment que le développement d'industries éco-responsables contribuera à créer des emplois au sein de l'espace européen (baromètre 2007 Ernst Young).
La problématique environnementale permet aussi de créer de nouveaux métiers, notamment autour de l'audit environnemental et énergétique des entreprises ou du "recyclage" écologique des bâtiments.
Elle contribue également au développement de branches d'activités longtemps marginales. Ainsi, le secteur photovoltaïque (installation de panneaux solaires), qui représentait 20.000 emplois (dont 9.000 en Europe) fin 2004, pourrait en compter au moins 200.000 d'ici 2030, dit Tina Paillet, directrice du développement de Gazeley, filiale du géant américain Wal-Mart spécialisée dans les plateformes logistiques.
Néanmoins, la prise en compte de l'environnement entraînera de profondes mutations et des réaffectations de postes entre différents secteurs, estiment les experts de la Commission européenne.
D'ici 2030, ceux de l'équipement (+50.000 emplois), du logement (+2,5 millions), des énergies renouvelables (+50%) ou du transport (+500.000) verront leurs effectifs progresser.
A l'inverse, la sidérurgie pourrait perdre 50.000 emplois, de même que le secteur pétrolier (-20.000) ou la production électrique (-20%).
Ces pertes d'emplois pourraient être atténuées grâce à des transferts de compétences et des politiques de requalification, comme dans l'énergie où les emplois créés dans le renouvelable pourraient se substituer à ceux perdus dans l'industrie du charbon, estime-t-on à Bruxelles. |