Ce beau film de Marjane Satrapi sur l'exil, touche par son intimité, son universalité son intelligence et son travail sur la mémoire. La Thaïlande vient de céder aux pressions de l'Iran et retire Persepolis de la sélection du Festival international du film de Bangkok, qui se déroulera en juillet.
Les trois premières minutes, en couleurs, précèdent un flash-back d'une heure trente-deux dessiné dans un noir et blanc très stylisé et un trait proche de l'abstraction, qui aide à l'universalité du projet. Persepolis est aussi un film sur l'exil et un travail sur la mémoire. On sent ici l'influence de l'expressionnisme allemand, comme on voit, ailleurs, l'apport du néoréalisme italien. La gamine a elle aussi traversé une guerre (Iran-Irak). Elle est désespérée et cherche une lueur d'espoir
«Certaines références sont claires. On a fait un travail minutieux à partir de photographies de Vienne, de Téhéran, et Les Affranchis, de Martin Scorsese, dont on est fans, nous ont aidés pour le rythme du montage et l'utilisation de la voix off.
Parfois, l'inconscient est également remonté : lorsqu'on présentait les décors, on nous citait toujours Le Cabinet du docteur Caligari, de Robert Wiene (1924), ou Nosferatu, de F.W. Murnau (1922).» commente Vincent Paronnaud