Le document a été présenté en préambule à une conférence prévue le 3 juillet sur le sujet.
Consciente de l'enjeu, la Commission européenne vient d'ouvrir une campagne de réflexion sur la façon dont les effets du réchauffement peuvent être surmontés. Point de départ : publication d'un Livre vert. Le rapport prévient que, sans actions rapides, l'Union européenne sera probablement amenée à prendre des mesures dans l'urgence, « ce qui se révélera bien plus coûteux et mettra aussi en péril les systèmes sociaux et économiques de l'Europe ainsi que sa sécurité ». À l'inverse, une action rapide pourrait générer des gains notables et éviter des problèmes sociaux.
Car, d'après le document, présenté le 29 juin à Bruxelles, tous les secteurs sont concernés. La nature bien sûr, mais aussi, par effet domino, l'économie, l'habitat, le tourisme, la santé et les transports. Le scénario commence à être connu, avec des précipitations fréquentes et une aridité pour certaines zones. Mais également des mouvements de population qui transformeraient profondément l'équilibre démographique des régions.
Déplacer des ports et des villes
Pour éviter cette situation, le Livre vert propose quatre types d'actions. La première consiste à adopter des stratégies pour les secteurs de l'agriculture, de l'industrie, des transports ou de l'énergie. Dans ce domaine en particulier, le document rappelle l'importance des énergies renouvelables et des technologies énergétiques. Parmi les mesures les plus économiques, le livre prône une gestion plus rationnelle de l'eau, une meilleure prise en charge des personnes sensibles à la canicule et une nouvelle rotation des récoltes. Plus coûteuses, l'élévation des digues contre la montée des eaux et la relocalisation des ports, voire de certaines villes sont également conseillées.
La deuxième action est plus internationale. Elle invite à réfléchir à des mesures d'adaptation communes avec les pays voisins de l'Union et ceux en développement. La troisième concerne un recours accru à la recherche. D'une part, pour améliorer les prévisions et leur niveau de précision et faciliter le choix de mesures adéquates. D'autre part pour développer, avec le secteur privé, des technologies permettant d'anticiper et de répondre à la nécessaire adaptation climatique.
Enfin, la quatrième prévoit la création d'un groupe d'observation. Constitué d'experts, de décideurs et de représentants de la société civile, il sera en quelque sorte le garde-fou des stratégies définies par les différents groupes de travail, mis en place à l'automne 2007.
Le citoyen aussi a un rôle à jouer. Un site de consultation sera ouvert à la mi-juillet pour inviter à débattre à partir du Livre vert. Une manière pour la Commission européenne de rappeler que l'adaptation au climat est l'affaire de tous. Du public comme du privé. De l'Europe comme de l'individu, sans oublier chaque nation, chaque région.