Les efforts de maîtrise de l'énergie et les investissements consentis pour construire de nouveaux moyens de production permettront de passer le cap de 2020, selon RTE.
L'approvisionnement de la France en électricité sera assuré jusqu'en 2012, estime RTE, le gestionnaire du Réseau de transport d'électricité dans ses prévisions à 2020 rendues publiques ce mercredi 18 juillet. Cette prévision a été établie dans le cadre des moyens de production d'électricité actuels ou en construction, estime cette filiale à 100% d'EDF qui publie tous les deux ans un bilan prévisionnel.
Ensuite et jusqu'en 2020, la progression de la consommation d'électricité sera "plus modérée". La consommation devrait augmenter de 1,3% par an en moyenne jusqu'en 2010 et de 1% par an sur la décennie suivante. En 2010, la consommation d'électricité est estimée à 494 terawatts/heure et à 534 TWh en 2020. (1 TWh= 1 milliard de kilowatts/heure).
Le ralentissement global de la production d'électricité est la conséquence d'une "maîtrise accrue de la demande en électricité et à un recul de la consommation de la grande industrie", explique RTE. Cependant, la consommation "de pointe", pour des usages spécifiques et concentrée sur certaines heures de la journée, continue d'augmenter fortement. Elle est évaluée à 95.000 MW en 2010 et 103.000 MW en 2020.
Les bonnes prévisions de RTE reposent sur l'accroissement de la production en raison de nouveaux investissements. Ainsi, RTE prévoit que l'approvisionnement de la France en électricité serait assuré jusqu'en 2014, en prenant en compte les projets "dont la réalisation semble probable". Au delà de 2012 et jusqu'en 2020, environ 10.500 mégawatts de moyens de production supplémentaires seront nécessaires pour assurer l'approvisionnement national. il faudra donc construire de nouvelles centrales électriques. Mais aussi installer des éoliennes, dont RTE prévoit l'"essor" de la production jusqu'à 7.000 MW en 2012.
Des distorsions régionales
Dans ses prévisions, RTE juge par ailleurs "préoccupante" l'alimentation électrique de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, où un projet de ligne à très haute tension dans le site classé des gorges du Verdon avait été annulé en juillet 2006 par le Conseil d'Etat. RTE considère aussi "fragile" la situation en Bretagne, une région qui ne produit que 5% de sa consommation électrique.