Ces programmes volontaires visant à compenser les émissions de CO2 que vous émettez quand vous voyagez en avion se multiplient. Sont-ils pour autant une solution à la pollution émise par les avions?
L’avion est le mode de transport le plus polluant (sur une distance de 300 à 400 kilomètres, il émet 50 à 60 fois plus de CO2 que le TGV, 1,5 fois et demi plus qu’une voiture ordinaire). Les gaz à effet de serre émis par le kérosène contribuent au réchauffement climatique de la planète, certes modestement (2 à 3%) mais de façon non négligeable, car les effets des traînées de condensation des avions pourraient être dangereux sur la couche d’ozone.
Depuis quelques années, des programmes de compensation volontaire du CO2 (gaz carbonique) sont proposés par des associations, à ceux qui veulent compenser la pollution émise lors de leurs déplacements.
Ces programmes permettent de calculer en ligne les émissions de CO2 générées par nos déplacements en avion et de choisir un reversement volontaire d’une somme permettant de financer des projets de développement économes en CO2 dans les pays du Sud.
L’association Tourisme et Développement Solidaire a recensé trois initiatives en France :
- CO2 solidaire, association pionnière sur ces questions, créée par le GERES, ONG de développement,
- Climat mundi, créée par des militants de l’environnement
- Action carbone, présidée par Yann Arthus-Bertrand
L’ADEME effectue une étude pour comprendre la grande diversité de projets de ce type, en France et à l’étranger.
La remarque générale que l’on peut faire sur de tels projets est double :
Est-il possible de compenser réellement la contribution de chacun à l’émission de CO2 et donc au réchauffement climatique ? Non, si l’on prend en compte le fait que toute atteinte à cet ensemble complexe d’écosystèmes qu’est la Terre (et que certains appellent Gaïa) a des effets non réversibles sur ses équilibres fragiles. Le réchauffement climatique va bouleverser la répartition des espèces, ainsi que les données sanitaires et démographiques de l’espèce humaine. La seule chose sur laquelle nous puissions encore avoir une influence, c’est l’échelle à laquelle ceci va se passer, selon le ralentissement ou non que nous parvenons à générer dans les pollutions que nos modes de production et de consommation génèrent.
Les déplacements en avion sont sans doute la partie la plus emblématique de ces modes de production et de consommation, mais aussi sur lesquels nous pourrions le plus facilement avoir un impact : l’accroissement prévu des voyages aériens pour le tourisme dans les prochaines années est phénoménal. Pourtant, ceux-ci ne sont pas réellement nécessaires, au sens vital du terme. Nous pourrions tout aussi bien passer nos vacances plus près de chez nous, visiter des contrées ou des provinces proches, et donc choisir des modes de déplacement moins polluants.
Il ne serait alors pas la peine de faire appel à des programmes que certains qualifient déjà de nouveaux marchés d’indulgences (au Moyen-Âge, l’Église catholique vendait des bons, ou indulgences, aux croyants, pour qu’ils passent moins de temps au Purgatoire).