Des dizaines de personnes ont reçu des soins en Ukraine, deux jours après le déraillement, non loin de la frontière polonaise, d'un train transportant du phosphore.
Greenpeace a mis en garde contre les risques sanitaires que fait peser le nuage toxique de 90 km² qui s'est échappé du convoi et la Lituanie a exprimé ses préoccupations.Selon le mouvement de défense de l'environnement, 16 personnes ont été hospitalisées mardi et 55 autres ont dû recevoir des soins mercredi. Le ministère ukrainien de la Santé a indiqué que 19 enfants figuraient parmi les hospitalisés.
Des centaines d'habitants ont été évacués des villages voisins du lieu de l'accident et aux alentours, 11.000 personnes suivent avec anxiété l'évolution du nuage.
"Il s'agit d'une substance dangereuse (...) Elle est hautement inflammable et est cause de brûlures et d'asphyxie", a déclaré Alexeï Kisselev, expert en toxicité de Greenpeace Russie. Il prédit que la pollution mettra longtemps à se dissiper.
L'Union européenne a fait savoir qu'elle était prête à offrir son aide à l'Ukraine sous la forme d'hôpitaux de campagne et d'hélicoptères pour évacuer les personnes touchées mais qu'elle n'avait reçu à ce jour aucune demande en ce sens de Kiev.
La Commission européenne a ajouté qu'elle suivait la situation de près avec les autorités ukrainiennes, polonaises et roumaines.
Les télévisions russes et ukrainiennes ont montré des images de wagons en feu et ont diffusé des témoignages d'habitants angoissés par la situation.
MANQUE D'EXPERTS
Le train de marchandises a déraillé alors qu'il se rendait du Kazakhstan en Pologne. Un incendie s'est déclaré et du phosphore s'est échappé de six wagons.Des témoins, dont un fonctionnaire à bord du convoi, ont dit avoir entendu une forte explosion juste avant le déraillement. Les enquêteurs ont dit poursuivre leur enquête sur les causes de l'accident survenu près de Lviv."Des experts du Kazakhstan sont maintenant arrivés sur place et ils tentent de déterminer ce qui s'est passé", a déclaré Ihor Krol, porte-parole du ministère des Situations d'urgence.
Des responsables reconnaissent que les efforts de l'Ukraine pour contenir la catastrophe ont été entravés par un manque d'experts formés à la gestion de crises environnementales. Le ministère des Situations d'urgence a tenté de minimiser le danger en affirmant qu'il n'avait relevé aucun accroissement des concentrations de phosphore dans la région affectée.
Mais le ministère ukrainien de la Protection de l'Environnement a dit avoir enregistré une forte augmentation des vapeurs de phosphore. En Lituanie, le ministère des Affaires étrangères a demandé, par prudence, à ses ressortissants d'éviter l'ouest de l'Ukraine. Il s'agit d'une substance très dangereuse qui affecte le système nerveux, le métabolisme et même la structure sanguine, c'est un poison", a déclaré à l'agence RIA Valiriya Morkunene, directrice du département des produits chimiques potentiellement toxiques au ministère lituanien de la Santé