Des actions en tout genre dès cette semaine. C'est ce qu'annonce le front anti-OGM réuni ce week-end à Riec-sur-Belon.
L'été avance. Dans les champs, les épis de maïs s'alourdissent. Pour les anti-OGM, le moment est venu de passer à l'action. Réunis samedi et dimanche à Riec-sur-Belon (Finistère), les Faucheurs volontaires ont mis la dernière main à leurs plans de bataille. « Si l'on attend octobre, le maïs aura été récolté et la pollinisation aura eu lieu », explique José Bové.
Depuis 2004, chaque été, ils repartent au combat, forts des sondages qui leur donnent l'appui de trois Français sur quatre. Mais, petit à petit, les OGM s'installent dans les campagnes françaises. 20 000 hectares
80 condamnations
José Bové réclame un moratoire comme en Allemagne, Grèce, Italie ou Hongrie. Puis l'organisation d'un référendum « pour que les Français puissent trancher ». Le Grenelle de l'environnement ? Les faucheurs n'y croient pas. Ils préfèrent leur stratégie de guérilla à visage découvert, « illégale mais légitime ». Ils annoncent une première opération dès ce matin dans l'Ouest. « Notre action va s'intensifier, prévient Christine Thelen, porte-parole du mouvement. Et pas seulement du fauchage. » Quoi d'autre ? Mystère. « Ça fera partie des joies de l'été. »
À Riec, c'est sous un chapiteau blanc et bleu, dans un pré, que se réunissent les militants, un bon demi-millier, venus de toute la France. Il
Le mouvement revendique 6 700 adhérents. À son actif, des dizaines de fauchage de parcelles où des agriculteurs cultivent ou testent des semences transgéniques. Comme il n'existe pas de carte des OGM en France, pour les repérer, on va, la nuit, prélever quelques feuilles de maïs. Elles sont broyées, mélangées à un peu d'eau. « On trempe une bandelette. Si elle vire au violet, c'est de l'OGM », affirme Dominique Bohn, militante de la Gironde.
Comme le fauchage, ces expéditions exposent à des sanctions que la loi Dati sur la récidive risque d'alourdir. Environ 200 militants ont fait l'objet d'une procédure pénale. 80 ont été condamnés à de la prison - en général avec sursis -, à des amendes ou à des indemnisations.
« Les sentences varient beaucoup d'un tribunal à l'autre », observe Jean-Baptiste Libouban, du Larzac. Pour des faits similaires commis le même jour (le 14 août 2004), « le tribunal d'Orléans a relaxé en invoquant l'état de nécessité tandis que celui de Riom prononçait des condamnations ». Afin de parer aux risques financiers, la solidarité s'est organisée. Une association créée il y a quelques mois recueille les dons. Son nom ? « Sans gène », bien sûr.