Le système de vélos en libre-service "Vélib" est lancé ce dimanche à Paris, mettant plus de 10.000 vélos à la disposition des abonnés. De nombreuses villes françaises et européennes proposent déjà ce service, couplé à la gestion du mobilier urbain.
Un service appelé à se développer au cours des prochaines années et à s'exporter à l'international.
En s'acquittant d'un abonnement d'un euro pour un jour, de cinq euros pour sept jours et de 29 euros pour an, il sera désormais possible de disposer gratuitement d'un vélo pendant une demi-heure. Au-delà, l'utilisateur devra alors payer un euro pour la première demi-heure supplémentaire, deux euros pour la deuxième et quatre euros pour les demi-heures suivantes. Mais la durée moyenne d'un déplacement en bicyclette dans la capitale est de 25 minutes, précise-t-on à la mairie de Paris. Un objectif de 200.000 abonnés avant la fin de l'année est avancé alors que 12.000 personnes ont déjà souscrit à ce nouveau service.
"Il y a encore aujourd'hui des freins à l'usage du vélo, notamment pour les gens qui n'ont pas de place chez eux pour pouvoir le ranger, ne disposent pas de cave ou de balcon, ou ont peur de le laisser dehors", note-t-on à la mairie. "Vélib répond à ces besoins: on prend un vélo n'importe où dans la rue, on le redépose ailleurs et on n'a pas à se poser la question de savoir où on va le garer entre-temps puisqu'il y a du mobilier spécifique identifié sur la voirie".
Couplé à la gestion de 1.628 panneaux publicitaires sur Paris pendant dix ans, le système "Vélib" sera entièrement géré par le groupe JCDecaux. Les abonnements seront en revanche perçus par la mairie de Paris. Près de 400 personnes ont été embauchées par le spécialiste du mobilier urbain afin d'assurer le fonctionnement et l'entretien du service. Vingt camionnettes roulant à l'énergie propre sillonneront la capitale pour répartir les vélos entre les stations et 113 techniciens circuleront en vélo électrique pour effectuer sur place les réparations nécessaires.
Paris n'est pas la première ville à lancer un système de vélos en libre-service. Depuis, une première expérience concluante à Rennes, inaugurée en juin 1998 et exploitée par Clear Channel, de nombreuses municipalités françaises et européennes ont exigé la mise en place de ce service en contrepartie de la gestion du mobilier urbain: Lyon, Nantes, Orléans, Mulhouse ou encore Besançon en France. Vienne, Oslo, Stockholm, Copenhague ou encore Barcelone dans le reste de l'Europe. Ecologiques, modernes et sans coût pour les municipalités, les vélos en libre-service rencontrent un franc succès et devraient continuer à s'exporter. Les Coréens et les Chinois seraient ainsi intéressés.
"Il a dix ans, les municipalités voulaient des sanitaires automatiques en échange de la gestion du mobilier urbain. La demande a évolué et se tourne de plus en plus vers les vélos en libre-service", explique-t-on chez JCDecaux. "Les appels d'offres récents de mobilier urbain à Marseille, Mulhouse, Besançon, Bruxelles et Barcelone ont tous été assortis de vélos, c'est une tendance lourde", renchérit Albert Asséraf, directeur de la stratégie du groupe français. "Vélib est un programme qui sera très observé par toutes les capitales. Paris sera une vitrine mondiale pour les vélos", poursuit-il.
Lancé en 2005, le système lyonnais Vélo'V fait pour sa part figure de modèle de réussite avec près de 60.000 abonnés. "Un tel succès était imprévisible ! Personne ne pouvait imaginer que les vélos tourneraient en moyenne jusqu'à dix fois pas jour, voire plus", observe Pascal Chopin, directeur régional chez JCDecaux. "C'est un produit innovant qui a remporté un succès phénoménal et déclenché une forme de jalousie de beaucoup de villes d'Europe et du monde, ce qui entraîne aujourd'hui le développement du vélo urbain en libre-service", ajoute-t-il. Même satisfaction du côté de la communauté urbaine du Grand Lyon: "la ville est plus agréable, moins polluée et le trafic auto à commencé à régresser", souligne-t-on.
Jérôme Marin.