Monoprix, Botanic, Marks & Spencer, SNCF… quand des entreprises montrent l’exemple
En matière de développement durable, le consommateur est roi. Certaines entreprises l’ont déjà compris. Elles parient, sans grand risque, que dans un proche avenir, le citoyen économe mutera en éco-citoyen, lequel, entre deux produits aux « performances / qualités / valeurs » égales, choisira le plus copain avec la Terre.
Parmi les entreprises en pointe en matière d’environnement, on compte Botanic, la SNCF, Monoprix, ainsi que Marks & Spencer. De manière globale ou ciblée, chacune a agi cette année à sa façon pour transmettre la Terre en meilleur état à nos descendants.
Le groupe Marks & Spencer a lancé un plan d'environ 300 millions d'euros pour diminuer d'ici cinq ans l'impact de ses activités sur l'environnement. Cet important vendeur de vêtements, aliments et fournitures de maison du Royaume-Uni désire ainsi cesser de générer des déchets, utiliser des matériaux biologiques et s'approvisionner en grande quantité de produits issus du commerce équitable.
Par exemple, il diminuera de 25 % le volume de ses emballages. Ses déchets alimentaires seront recyclés afin de générer de l'énergie pour ses magasins. L'enseigne britannique se fournira aussi en priorité au Royaume-Uni pour limiter les importations, notamment par avion, tout en indiquant au consommateur ces produits « aériens ». Elle diminuera d'un quart sa consommation énergétique et utilisera plus d'énergies renouvelables, notamment le biodiesel pour 50 % du carburant de ses camions. En 2007, 20 millions de vêtements seront fabriqués en coton équitable.
Le groupe Marks & Spencer estime que ces mesures équivaudront à retirer de la circulation 100 000 voitures chaque année. Comme il ne distribue que sa propre marque, le groupe peut ainsi influencer les 2000 usines, 10 000 fermes et 250 000 employés qui travaillent pour lui.
Au printemps dernier, l’enseigne de produits de jardin Botanic supprimé de la vente tous les engrais et traitements chimiques des rayons en libre service. Certes, ces produits chimiques subsisteront néanmoins, mais uniquement en vente assistée et en dernier recours dans une zone non accessible au client. Pour permettre le développement d'une agriculture raisonnée, Botanic a déployé des « Points conseil éco-jardinier » dans tous ses magasins, animés par des jardiniers formés aux techniques alternatives. En outre, plus de 1 000 références de produits naturels labellisés par le distributeur seront proposées cette année, soit 300 de plus que l'année dernière. Faut-il rappeler combien l’agriculture est un acteur important de la qualité environnementale du territoire rural, occupant 55 % du territoire national et 82 % avec la forêt ? Elle se retrouve au cœur de nombreux enjeux environnementaux concernant les problèmes d'énergie, de lutte contre le changement climatique, de gestion des déchets organiques, de préservation de la qualité des sols... Or, selon Greenpace et Vigitox, 100 000 substances chimiques sont commercialisées en Europe. Pire : pour 99% d'entre elles, personne n'a idée de leurs effets sur la santé et l'environnement. Certaines molécules, reconnues comme particulièrement dangereuses, sont même utilisées couramment comme ingrédients de nos produits de consommation. La France, deuxième consommateur de pesticides au monde, accède malheureusement au premier rang mondial en ce qui concerne la quantité épandue par hectare cultivé.
De son côté, la SNCF expérimente le tri sélectif. Engagée en particulier dans une démarche environnementale depuis 2003, la Gare Montparnasse de Paris a étendu en février dernier le tri sélectif mis en place au niveau interne aux 2,6 tonnes de déchets émis quotidiennement par ses voyageurs.
Après une étude du gisement de déchets, des poubelles jaunes ont été installées pour tout ce qui est recyclable, et des poubelles vertes pour ce qui ne l'est pas. Cette expérience pilote de la Gare Montparnasse a pour but d'être développée à terme dans les 165 plus grandes gares de France, c'est-à-dire celles disposant à proximité d'une filière de recyclage.
Pour comparer les différents modes de transport (avion, train, automobile), tant au niveau de leur durée et leur coût que de leur impact sur l'environnement, notre chère entreprise nationale a développé un éco-comparateur, sur le site voyages-sncf.com.
Quant à l’enseigne Monoprix, elle a affirmé acheminer 85 % des produits de « grand import » par voie fluviale soit une économie de 298 tonnes d'émission de gaz à effet de serre... autant qu'un véhicule industriel qui aurait réalisé 37 fois le tour du monde.
Autre initiative mise en avant par le distributeur, il devrait acheminer,
par voie ferrée, à partir de la fin 2007, près de 185 000 tonnes de marchandises par an vers ses 60 magasins parisiens. Soit 15 % de ses volumes sur l'Ile-de-France.
Connaissez-vous d’autres entreprises engagées dans le développement durable ? Et quelles sont leur « actions concrètes et quantifiables », selon les termes officiels du Grenelle de l’Environnement ?