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Dans quelques années, la différence de température entre la surface du corps d'un animal et celle de son milieu (air, eau) dégagera suffisamment d'énergie pour faire fonctionner des appareils électroniques.
Il était déjà possible d'alimenter en électricité un réveil avec des légumes. Faire fonctionner un dispositif avec la température corporelle entre maintenant dans le champ des possibles. Les applications sont sans limites puisqu'il s'agirait d'alimenter aussi bien des téléphones portables que des capteurs médicaux (pression, température, pouls) ou tout dispositif dont la vocation est d'être au contact du corps humain. Des chercheurs en provenance de différents instituts de recherche appliquée – techniques de mesure, matériaux, circuits intégrés - de la Société Fraunhofer planchent sur le sujet.
Créer des thermocouples plus performants
Ils viennent de reprendre le principe des générateurs thermoélectriques - ou thermocouples, qui produisent de l'énergie à partir de chaleur - pour l'adapter à des petites différences de température. Selon le groupe de travail, un générateur de ce type fournit 200 millivolts (mV), alors que les appareils électroniques consomment plus volontiers un à deux volts. Pour produire plus d'électricité, il faudrait plusieurs dizaines de degrés de différence entre la température corporelle et celle du milieu.
Repenser les circuits
Malheureusement, la différence moyenne est plutôt de l'ordre de quelques degrés. Ce qui laissait deux possibilités : laisser cette découverte aux habitants du Grand Nord et aux chercheurs du pôle Sud, ou modifier les circuits électriques pour qu'ils "tournent" avec 200 mV. C'est la deuxième solution qui a été privilégiée. Les chercheurs mettent même déjà en place des circuits qui sont activés avec seulement 50 mV. Ce qui fait qu'à terme, un des chercheurs estime que seul un demi degré de différence thermique suffira à générer un courant suffisant.