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Loin de rester la seule affaire des écologistes, le secteur est porté par des investissements de plus en plus nombreux. Le signe d'un changement de perception. Loin de rester la seule affaire des écologistes, le secteur est porté par des investissements de plus en plus nombreux. Le signe d'un changement de perception.100 milliards, près de 75 milliards d'euros, c'est 25% de plus qu'en 2005. Une croissance énorme qui traduit, selon le rapport, une réelle maturité du secteur des énergies renouvelables. Et à en croire le document du PNUE, le rythme n'est pas prêt de baisser.
Dans cette enveloppe globale, 70% des investissements ont servi à développer des entreprises, de nouveaux secteurs et de nouvelles capacités de production. Tandis que les 30% restants ont été utilisés pour des fusions-acquisitions, des rachats d'entreprises et des refinancements.
Les énergies renouvelables, toutes formes confondues, mobilisent 18% de l'investissement mondial dans la production d'électricité, alors qu'elles ne représentent encore aujourd'hui que 2% de l'énergie mondiale. Le mouvement insufflé est tel qu'elles entrent désormais en concurrence direct avec le charbon et le gaz en terme de capacité installée.
Un développement industriel
Dans le tiercé des investissements, c'est l'éolien qui mène course en tête, même si la croissance a été plus élevée pour les deux suivants, le solaire et les biocarburants. Ces secteurs ont connu en fait un démarrage plus lent les années précédentes. Ils bénéficient maintenant d'une session de rattrapage, aidés par une conjoncture politique porteuse. Dans le domaine du solaire, 40% des investissements sont consacrés au développement de nouvelles technologies. Pour les biocarburants, la proportion est moindre : 20% environ.
Si les États-Unis et l'Europe génèrent à eux deux 70% des investissements enregistrés en 2006 dans les énergies renouvelables, les pays en développement ne sont pas en reste. Leur part atteignait 21% en 2006. Sans surprise, parmi eux, la Chine est la plus dynamique avec 9% des 100 milliards de dollars pointés par l'étude du PNUE. L'investissement chinois est omniprésent : dans l'éolien, la biomasse, les déchets, le capital risque, les marchés publics, etc. Son voisin, l'Inde, s'est aussi montré très actif, en particulier en Europe où il a procédé à de nombreux rachats d'entreprises.
À ceux qui pourraient s'inquiéter de voir apparaître une nouvelle économie de l'énergie comparable à celle du Net dans les années 2000, le rapport met en avant une demande réelle et un soutien réglementaire accru. « Les marchés de l'énergie durable sont en train de devenir plus liquides, plus mondiaux et moins marginaux », remarque Eric Usher, spécialiste des questions Energie et Finance au sein du PNUE. « Il s'agit d'un développement industriel dans le plein sens du terme, pas une simple amélioration du système énergétique ».
Ce développement industriel est en fait porté par trois facteurs selon le rapport : les inquiétudes face au changement climatique, les hausses répétées et maintenues du prix du pétrole, sans oublier les politiques de soutien mises en place par les gouvernements.