La culture de blé européenne subit les caprices de la météo alors que la demande asiatique explose. L'Asie a faim du blé occidental. Cette situation pourrait faire les choux gras des producteurs d'OGM
À l'opposé des lourds investissements que requièrent l'ouverture d'une mine de cuivre, la prospection pétrolière ou le raffinage du zinc, les matières premières agricoles ont la vertu de voir s'ajuster rapidement la demande et l'offre.
Aujourd'hui les montagnes de beurre européennes ont fondu et les silos de Bruxelles sont vides. Les quotas sont passés de mode. Le marché peut donc pleinement jouer son rôle.
L'été pourri en Europe et la sécheresse dans l'hémisphère Sud ont propulsé le blé à des cours inconnus depuis 1996, avec un gain de 45 % depuis le début de l'année pour le boisseau coté sur le Chicago Board of trade
En France, la baisse de la récolte sera limitée à 2,5 % mais le recul atteindrait 10,7 % en Allemagne alors que les moissons sont toujours perturbées par les pluies au Royaume-Uni (50 % réalisés au 15 août).
Aux États-Unis, le département de l'agriculture indique que la moitié des objectifs de ventes de blé ont déjà été réalisés après deux mois et demi seulement de campagne quand ce niveau n'a atteint que 32,7 % sur les cinq dernières années.
C'est que l'Asie a faim du blé occidental.
La Chine dont les importations croissent massivement, mais aussi l'Inde le premier producteur mondial de plus en plus déficitaire comme en témoignent les records des taux de fret. Et une météo plus clémente ne suffira pas forcément à rétablir l'équilibre malgré des progrès continus dans les semences traditionnelles.
La réponse pourrait bien faire les choux gras des producteurs d'OGM. Le contexte international dans lequel le Parlement examinera la loi Borloo qui leur est consacrée pèsera donc lourd.