C'est 11 % de l'effectif mondial qui va passer à la trappe en quatre ans. Côté finances, tout va bien, merci pour eux.
Les lessives Omo ou Skip, le dentifrice Signal, les produits pour le corps Dove, la moutarde Amora, les soupes Knorr, les glaces Magnum... Le géant anglo-néerlandais Unilever, spécialiste de l'alimentaire, de l'entretien et des soins corporels, est partout, dans les lave-linge, dans les salles de bain ou sur les tables du monde entier.
Hier, son PDG, le Français Patrick Cescau, a annoncé à la fois de bons résultats financiers et la suppression de 20 000 emplois. La Bourse a apprécié, poussant l'action à la hausse, à Amsterdam et à Londres.
En quatre ans, l'effectif va être ramené de 179 000 salariés à 159 000. Une coupe de 11 %. De 50 à 60 usines sur 300 dans le monde seront fermées ou « rationalisées ». « La majorité des restructurations concernent l'Europe », qui fait travailler 44 000 personnes.
Le groupe de produits de grande consommation compte ainsi économiser, chaque année, 1,5 milliard d'euros. Et encore améliorer ses résultats financiers, déjà confortables. Au deuxième trimestre, le bénéfice a fait un bond de 16 %, à 1,20 milliard, et le chiffre d'affaires a progressé de 3 %, à 10,52 milliards. Mais cette performance est inférieure à celles des deux grands concurrents, le suisse Nestlé et l'américain Procter et Gamble.
L'annonce d'hier est dans le droit fil du plan initié en 2000, baptisé : En route vers la croissance. Un plan qui a déjà laissé sur le bord de cette route pas mal de salariés : ils étaient encore 247 000, il y a cinq ans. Plus de 100 usines ont été fermées ou vendues, le nombre pléthorique de marques a été réduit de 1 600 à 400 !
La France a-t-elle du souci à se faire ? Sans doute, mais aucune précision n'a été donnée hier. Les principales usines d'Unilever y sont situées en Alsace, près de Strasbourg (Knorr, Alsa), à Dijon (Amora, Maille), près de Marseille (thés Lipton et Élephant), ainsi qu'en Normandie (Boursin, à Pacy-sur-Eure).
Mais Unilever France estime avoir pris de l'avance après avoir lancé, en mai, la suppression de 200 emplois sur 1 300 à son siège de Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine. Un bon élève, en sorte...