Jean-Louis Borloo s’est déplacé « en visite commandée » hier dans les Bouches-du-Rhône. La volonté du ministre d’État à l’Écologie, au Développement et à l’Aménagement durables : sauver « plus que jamais » le parc régional de Camargue. Un projet de loi devrait voir le jour en Octobre prochain afin de permettre la survie de ce parc régional aujourd’hui menacé.
Selon Jean-Louis Borloo, « Ce parc de Camargue, le plus symbolique de France, est sauvé. On fait une loi pour permettre le transfert des activités à un syndicat mixte. Il y avait une vraie guerre qui est désormais terminée. La hache de guerre est enterrée, vive la paix. »
En effet, suite à une plainte déposée par un important propriétaire terrien de Camargue possède plus des deux tiers des terrains, le Conseil d’Etat avait pointé du doigt la structure de gestion du parc menaçant ainsi directement trente-sept employés suite à la non reprise des activités du parc.
A son arrivée le ministre Jean-Louis Borloo a précisé : « Je ne repartirai pas tant que le problème ne sera pas réglé. De toute façon, il n’y a pas d’autre issue possible ».
Accompagné par le secrétaire d’État à l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, le ministre d’Etat a réuni élus locaux et grands propriétaires terriens en vue de « noyer le serpent de mer ». Car ce chaos juridique aurait bien pu mettre en péril l’économie et le tourisme de la région : la fermeture du parc engendrerait trente millions d’euros de perte.
Pour sauver cet espace fragile, les parties prenantes au dossier ainsi que Jean-Louis Borloo ont dit avoir trouvé un accord suite à « une réunion intense ». « Après quelques périodes d’instabilité et de conflits, nous avons décidé à l’unanimité de sauver l’un des fleurons de notre pays », a précisé le ministre d’Etat aux côtés de Michel Vauzelle, le président socialiste de la Région PACA. "Nous avons fait un immense pas aujourd’hui", a déclaré ce dernier.
Ce projet de loi devrait ainsi offrir une "stabilité pour les prochaines années" via la création d’un syndicat mixte. Ce dernier accueillera désormais les propriétaires terriens de cette zone humide. Selon Jean-Louis Borloo, « tout le monde sera associé dans la même structure ».
Cette nouvelle a grandement soulagé le personnel du parc : « nous avons vécu des mois très difficiles, nous allons pouvoir retrouver la tranquillité », a annoncé une des représentantes du personnel du parc naturel. Selon Bernard Arsac, le patron de la fondation, "c’est une bonne solution. On ne pouvait pas laisser le parc disparaître. Ce que nous voulons c’est qu’il ne soit pas géré que par des administratifs mais aussi par des gens du terroir".
Ayant la particularité d’associer des espaces protégés à des activités de chasse, d’élevage, de culture (blé, riz) et de tourisme, le parc naturel de Camargue comprend plus de 100.000 hectares terrestres et maritimes. Crée en 1970, ce « fleuron français » est situé entre les deux bras du Rhône et la Méditerranée.